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Turquie : fin de l'opération militaire dans la ville kurde de Nusaybin


Vendredi 3 juin 2016 à 18h42

Istanbul, 3 juin 2016 (AFP) — L'armée turque a mis fin à l'offensive qu'elle a déclenchée en mars pour chasser les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) de la ville de Nusaybin, située dans le sud-est en majorité kurde de la Turquie, a annoncé vendredi le Premier ministre.

"A Nusaybin, la phase des opérations (militaires) est terminée", a déclaré Binali Yildirim, qui répondait aux questions de journalistes à Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan, où il est en déplacement.

La population pourra rentrer chez elle une fois les travaux de "nettoyage" achevés, a ajouté le chef du gouvernement turc, soulignant qu'"en quittant la zone, le groupe terroriste (PKK) a installé des pièges avec des bombes artisanales".

L'opération "Epervier-7" avait débuté le 14 mars à Nusaybin, dans la province de Mardin, après l'instauration d'un strict couvre-feu, provoquant la fuite de milliers d'habitants.

Selon l'agence de presse progouvernementale Anatolie, 496 "terroristes", terme utilisé pour désigner les membres du PKK, et 70 membres des forces de sécurité ont été tués en 82 jours d'opérations à Nusaybin, un bilan invérifiable de manière indépendante dans l'immédiat.

Dans d'autres villes du sud-est toujours soumises à couvre-feu, "les opérations se poursuivent avec détermination", a déclaré le Premier ministre turc.

L'été dernier, après plus de deux ans d'un fragile cessez-le-feu, la reprise des combats dans ces régions a douché les espoirs de règlement d'un conflit qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Aux traditionnelles attaques de convois militaires dans les zones rurales et montagneuses, les rebelles ont privilégié cette fois le front urbain, avec l'objectif de susciter des soulèvements, creusant des tranchées et érigeant des barricades.

Les affrontements, avec la participation de chars et de l'artillerie, ont provoqué la mort de dizaines de civils et l'exode de dizaines de milliers d'autres.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.