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Turquie: Erdogan salue la suspension des maires soupçonnés de liens avec des "terroristes"


Lundi 12 septembre 2016 à 10h08

Istanbul, 12 sept 2016 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a salué lundi la suspension la veille de 28 maires soupçonnés d'être liés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou à l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'être l'instigateur du putsch avorté mi-juillet.

"Pour moi, c'est une décision qui arrive tardivement. Elle aurait du être prise il y a longtemps", a déclaré le président turc devant des journalistes, à sa sortie d'une mosquée d'Istanbul où M. Erdogan s'est rendu à l'occasion du premier jour de la Fête du sacrifice (Aïd al-Adha).

Parmi les 28 élus concernés, 24 sont accusés d'avoir des liens avec la milice kurde et 4 autres avec la confrérie güleniste. Douze d'entre eux étaient déjà emprisonnés. L'ensemble des élus démis ont été remplacés par des administrateurs proches du parti au pouvoir, le Parti de la justice et du développement (AKP).

Les mairies concernées sont situées en grande partie dans des régions du sud-est de la Turquie et peuplées en majorité de Kurdes.

"Vous ne pouvez pas soutenir des organisations terroristes. Vous n'avez pas ce pouvoir", a déclaré Recep Tayyip Erdogan en s'adressant aux maires limogés.

Il a accusé les élus "d'envoyer des fonds de l'Etat vers les montagnes", où le PKK a établi ses bases arrières.

"Ils y apportent de la TNT (matière explosive, ndlr)... et représentent une menace permanente pour la région", a déploré le président turc.

Pour le Premier ministre Binali Yildirim, interrogé lundi à Istanbul à sa sortie d'une autre mosquée, les mairies étaient devenues des "centres logistiques pour l'organisation séparatiste terroriste".

Le PKK -considéré par Ankara et ses alliés occidentaux comme un groupe "terroriste"- et l'armée turque ont rompu il y a un an un fragile cessez-le-feu et repris les hostilités, entamées en 1984.

Ces limogeages ont été décidés dans le cadre de l'état d'urgence décrété après la tentative de putsch du 15 juillet, dont la responsabilité est attribuée par Ankara à l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, qui nie ces accusations.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.