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Turquie: deux policiers démis pour avoir profané le corps d'un rebelle kurde


Lundi 12 octobre 2015 à 12h57

Ankara, 12 oct 2015 (AFP) — Deux policiers turcs accusés d'avoir profané le cadavre d'un rebelle kurde tué lors d'affrontements dans le sud-est de la Turquie, suscitant une vague d'indignation, ont été démis de leurs fonctions, a annoncé lundi le ministère turc de l'Intérieur.

"Deux agents dont une enquête a prouvé l'implication dans l'affaire du corps d'un terroriste traîné à Sirnak (sud-est) ont été relevés de leurs fonctions", a indiqué le ministère dans un communiqué.

Les images du corps de Haci Lokman Birlik, 24 ans, tué début octobre lors d'une opération des forces spéciales de la police à Sirnak, accroché au pare-chocs d'une voiture de police pour être traîné dans les rues de la ville ont suscité l'indignation générale sur les réseaux sociaux et dans l'opposition.

Lors d'un entretien accordé lundi à la chaîne d'information NTV, le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu a dénoncé un "acte délibéré" et assuré que "le nécessaire a été fait" pour ses auteurs.

"De telles pratiques n'ont pas de place dans un Etat de droit, même s'il s'agit d'un terroriste", a-t-il ajouté.

Selon le principal parti prokurde de Turquie, le Parti démocratique des peuples(HDP), la victime combattait dans les rangs du Mouvement de la jeunesse patriotique révolutionnaire (YDG-H), la guérilla urbaine du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Elle a été capturée, blessée puis exécutée.

Les combats entre Ankara et le PKK ont repris depuis la fin juillet après une trêve de deux ans. Le PKK a annoncé samedi une trêve unilatérale jusqu'aux législatives anticipées du 1er novembre en Turquie mais les heurts se poursuivent dans le sud-est à majorité kurde.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.