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Turquie: deux journalistes britanniques interrogés par le parquet


Lundi 31 août 2015 à 18h05

Diyarbakir (Turquie), 31 août 2015 (AFP) — Deux journalistes britanniques travaillant pour Vice News, arrêtés dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie où ils couvraient les troubles, ont été interrogés lundi par les procureurs, ont indiqué des responsables judiciaires locaux.

Les deux journalistes, arrêtés avec leur fixeur turc la semaine dernière, ont été interrogés dans la ville de Diyarbakir (sud-est) par les procureurs qui doivent décider s'ils vont comparaitre en justice, a-t-on précisé de même source.

Les journalistes britanniques ont été accusés d'aider le groupe Etat islamique, selon ces responsables locaux, mais aucune preuve n'a été fournie et ils n'ont pas été inculpés.

Selon certaines informations, la police a arrêté les journalistes après avoir été informée de leur présence dans la région, et a confisqué les images qu'ils avaient tournées. Les journalistes ont rejeté les accusations portées à leur encontre, en présence de leurs avocats.

Vice News, une chaîne d'information sur Internet, a identifié les deux journalistes comme étant Jake Hanrahan et Philip Pendlebury.

La chaîne a précisé dans un communiqué que, selon certaines sources, ils auraient été arrêtés pour avoir filmé sans autorisation gouvernementale, mais qu'ils avaient ensuite été "accusés de soutenir le soi-disant Etat Islamique (EI)".

Un porte-parole de Vice News a ajouté que les journalistes faisaient face à "des accusations de terrorisme sans fondement".

Les journalistes s'étaient rendus dans le sud-est de la Turquie, région secouée par des violences depuis qu'Ankara a lancé fin juillet une "guerre contre le terrorisme" visant le groupe EI mais surtout la guérilla kurde turque du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

Amnesty International a appelé à la libération "immédiate" des journalistes, qualifiant les accusations à leur encontre de "scandaleuses et bizarres".

"C'est un nouvel exemple de la manière dont les autorités turques suppriment les informations qui les embarrassent", a estimé Andrew Gardner, chercheur spécialisé sur la Turquie à Amnesty International.

L'arrestation des journalistes survient dans un contexte de préoccupation croissante pour la liberté de la presse dans la Turquie du président Racep Tayyip Erdogan, où des journalistes sont notamment visés par des procédures judiciaires pour des accusations d'insulte envers le pouvoir.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.