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Turquie: des milliers de personnes contre le terrorisme dans les rues d'Ankara


Jeudi 17 septembre 2015 à 16h01

Ankara, 17 sept 2015 (AFP) — Plusieurs milliers de personnes se sont réunies jeudi à Ankara pour dénoncer le "terrorisme", a constaté une journaliste de l'AFP, alors que des combats meurtriers ont repris depuis deux mois entre l'armée et les rebelles kurdes dans le sud-est de la Turquie.

Réunis à l'appel de plus de 200 ONG, syndicats et organisations professionnelles, les manifestants ont commencé en milieu d'après-midi à marcher vers l'ancien Parlement en déployant un drapeau turc, rouge frappé du croissant blanc, long de plusieurs centaines de mètres et en criant "oui à l'unité, non à la terreur".

"Nous voulons montrer l'unité et la fraternité des 78 millions d'habitants de ce pays sous le drapeau turc. Il n'y a aucun emblème politique, aucune insigne de partis", a déclaré à l'AFP Bendevi Palandoken, le président du syndicat TESK, un des organisateurs.

"Nous sommes ici pour dénoncer le terrorisme et exiger qu'il cesse", a-t-il ajouté.

De violents affrontements ont repris depuis la fin du mois de juillet entre les forces de sécurité turques et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Les attentats des rebelles et les opérations militaires de représailles se succèdent à un rythme quotidien, surtout dans le sud-est à majorité kurde du pays.

Selon un bilan officieux, ces violences ont déjà fait plus de 120 morts dans les rangs de l'armée et de la police et plusieurs centaines de tués dans ceux du PKK.

Cette escalade a mis un terme aux fragiles discussions de pays engagées fin 2012 par le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara avec le PKK dans l'espoir de mettre un terme au conflit kurde, qui a fait quelque 40.000 morts depuis 1984.

"Les terroristes doivent être supprimés. Ca suffit !", a proclamé jeudi un manifestant ankariote, Sebahattin Sevinc, 58 ans. "Nous voyons tous les jours à la télé les enterrements de nos martyrs", a renchéri Leyla, une femme voilée de 47 ans, "ces morts sont nos fils et nos frères, nous voulons la paix".

Le président Recep Tayyip Erdogan doit s'exprimer dimanche à Istanbul lors d'un autre rassemblement contre la "terreur" où sont attendus plusieurs dizaines de milliers de partisans.

Des élections législatives anticipées sont prévues le 1er novembre en Turquie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.