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Turquie: condamnation de deux Tchèques accusés d'avoir combattu aux côtés des Kurdes en Syrie


Mercredi 2 août 2017 à 17h31

Prague, 2 août 2017 (AFP) — Deux ressortissants tchèques, un homme et une femme, arrêtés en novembre en Turquie et accusés d'avoir combattu aux côtés des milices kurdes, ont été condamnés mercredi à des peines de prison, a indiqué à Prague le ministère tchèque des Affaires étrangères.

Miroslav Farkas et Marketa Vselichova, âgés respectivement de 30 et de 24 ans, ont été condamnés chacun à 6 ans et 3 mois de prison ferme, sous l'accusation de collaboration avec les Unités de protection du peuple kurde (YPG), considérées comme une organisation terroriste par Ankara.

Placés en détention depuis leur arrestation à la mi-novembre au passage frontalier de Habur, dans le sud-est de la Turquie voisinant avec la Syrie et l'Irak, les deux Tchèques affirment être des travailleurs humanitaires.

"Le verdict d'aujourd'hui représente une grosse déception pour moi", a indiqué à Prague le chef de la diplomatie tchèque, Lubomir Zaoralek.

"Il faut faire le maximum pour que l'affaire soit réexaminée par la Cour d'appel. Je suis fermement convaincu qu'elle va évaluer la situation de manière différente", a-t-il ajouté dans un communiqué.

M. Zaoralek s'est dit également prêt à reparler de l'affaire avec son homologue turc, Mevlut Cavusoglu.

"Notre ambassade est en contact permanent avec les deux détenus et continuera à assurer un rôle actif d'intermédiaire", a aussi déclaré le ministre.

La porte-parole du ministère tchèque, Michaela Lagronova avait indiqué en novembre à l'AFP que les deux Tchèques avaient été arrêtés lors d'une tentative d'entrer en Turquie par un passage frontalier avec l'Irak, un pays par lequel transitent souvent les combattants étrangers se rendant en Syrie.

"La police a saisi sur eux des documents mentionnant l'organisation YPG", a alors précisé Mme Lagronova.

Marketa Vselichova s'était dite "fascinée par le combat des Kurdes pour leur liberté", dans un entretien paru en août 2016 dans le journal tchèque Dnes, selon lequel elle s'était déjà rendue à quatre reprises dans cette région.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.