Page Précédente

Turquie: au moins cinq policiers et un civil tués dans des combats avec le PKK


Mercredi 11 novembre 2015 à 20h19

Diyarbakir (Turquie), 11 nov 2015 (AFP) — Au moins cinq membres des forces de sécurité et un civil ont été tués dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie lors d'affrontements avec les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), notamment à Silvan sous couvre-feu.

Un soldat et un policier sont morts mercredi dans cette ville de 90.000 habitants, où l'armée et les unités spéciales de la police tentent depuis plus d'une semaine de reprendre le contrôle de quartiers occupés par des jeunes proches du PKK, a-t-on appris auprès de l'état-major et des autorités locales.

Au moins quatre autres soldats et un policier ont été blessés, selon les mêmes sources.

Cinq rebelles kurdes ont également été "neutralisés" à Silvan, selon un communiqué du bureau du gouverneur local.

Il a jugé "infondées" et "fausses" des informations de presse affirmant que les forces de sécurité bombardent des zones habitées par des civils et "larguent des explosifs depuis des hélicoptères". Les opérations de "lutte contre le terrorisme vont se poursuivre avec résolution", a-t-il ajouté.

Une députée du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), s'est inquiétée mercredi du sort réservé à la population des trois quartiers sous couvre-feu. "Ils risquent d'être les victimes d'un gigantesque massacre. Les gens craignent pour leur vie. Cette opération doit être immédiatement interrompue", a exigée Feleknas Uca, interrogée par l'agence de presse Dogan.

Sur les réseaux sociaux turcs, le mot-dièse "#un massacre est en cours à Silvan" est devenu l'un des plus diffusés.

- Convoi attaqué -

Les rebelles kurdes ont annoncé la semaine dernière la fin de la suspension de leurs opérations militaires décrétée avant les législatives du 1er novembre, remportées haut la main par le parti du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan.

Depuis ce scrutin, l'aviation turque a procédé à plusieurs frappes aériennes contre des cibles du PKK, aussi bien sur le territoire turc que dans leurs bastions du nord de l'Irak, et les accrochages se sont multipliés dans de nombreuses villes du sud-est.

Mercredi matin, un véhicule piégé a explosé au passage d'un blindé de la police dans la province de Mardin (sud-est), tuant un employé municipal et blessant un membre des forces de l'ordre, selon l'agence Dogan.

Trois policiers ont par ailleurs été tués mardi soir dans un district de la ville de Silopi, près des frontières avec la Syrie et l'Irak, lorsque leur camion a été pris pour cible par des tirs de lance-roquettes et de fusils automatiques, ont précisé sous couvert de l'anonymat à l'AFP des responsables locaux des services de sécurité.

Un quatrième policier a été grièvement blessé, ont ajouté les mêmes sources.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, les combats ont repris fin juillet entre les rebelles kurdes et les forces de sécurité turques, faisant voler en éclats le fragile processus de paix engagé à l'automne 2012 pour mettre un terme à ce conflit, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

M. Erdogan a promis de poursuivre la lutte "jusqu'à ce que l'organisation terroriste enterre ses armes, et que ses membres se rendent et quittent le sol turc".

Signe de sa résolution, le chef de l'Etat, accompagné de son Premier ministre Ahmet Davutoglu, a assisté mercredi à Ankara à une cérémonie religieuse en l'honneur d'un soldat tué lundi dans la province de Hakkari (sud-est).

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.