Jeudi 29 decembre 2011 à 09h17
DIYARBAKIR (Turquie), 29 déc 2011 (AFP) — Vingt trois villageois kurdes ont été tués jeudi matin dans un raid de l'aviation turque dans le sud-est de la Turquie, près de la frontière irakienne, a annoncé un élu local membre du Parti pour la paix et la démocratie (BDP, pro-kurde).
L'incident n'a pas été confirmé de source officielle turque et l'armée n'était pas joignable dans l'immédiat.
Dans le passé, des sources et médias pro-kurdes, proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), avaient présenté des rebelles tués par l'armée comme des civils ou des villageois.
Un précédent bilan de même source avait fait état de 11 morts lors de ce raid. Vingt trois corps ont été recensés dans le village d'Ortasu, près de la frontière irakienne, a indiqué à la chaîne de télévision pro-PKK Roj TV, Ertan Eris, membre du conseil provincial de Sirnak.
L'agence pro-kurde Firat a de son côté fait état de 35 morts, dont des enfants, dans ce bombardement.
Cette agence a diffusé des photos où l'on voit notamment des cadavres transportés à dos d'ânes par des villageois. Une photo montre plusieurs corps emmitouflés dans des couvertures gisant côte à côte au sol, sur la neige.
M. Eris a expliqué qu'un groupe d'une trentaine de personnes, des jeunes pour la plupart, âgés de 16 à 20 ans, avaient traversé la frontière à des fins de contrebande, et qu'il craignait une aggravation du dernier bilan.
La zone, très escarpée et montagneuse rend difficile les efforts pour rechercher les corps, a-t-il ajouté.
Des sources de sécurité locale turques ont confirmé les bombardements sans toutefois donner de bilan.
Les chasseurs turcs pourraient avoir effectué un pilonnage par accident, prenant les villageois pour des membres du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes), a-t-on ajouté de même source.
L'armée, soutenue par l'aviation, mène depuis des jours des opérations contre les rebelles kurdes dans cette zone.
Les habitants de cette zone se rendent fréquemment en Irak par des voies illégales pour rapporter du carburant et du sucre bon marché pour les revendre en Turquie.
Hasip Kaplan, un député kurde de Sirnak, a affirmé à l'AFP être au courant de l'incident, indiquant que "des ambulances et des conseilleurs municipaux" s'étaient rendus sur place. D'autre députés kurdes ont annoncé également faire "dans la journée" un voyage dans cette localité, située aux confins de la Turquie.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.