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Turquie: 18 morts dans l'explosion d'une voiture piégée dans le sud-est


Dimanche 9 octobre 2016 à 15h36

Ankara, 9 oct 2016 (AFP) — L'explosion d'une voiture piégée dans le sud-est de la Turquie a tué dimanche 18 personnes, dix militaires et huit civils, devant un poste de police, une nouvelle attaque attribuée à la rébellion kurde.

Dix militaires et 16 civils ont aussi été blessés dans cette attaque matinale au point de contrôle qui se trouvait à proximité d'un commissariat à Semdinli dans la province de Hakkari, non loin des frontières avec l'Irak et l'Iran, selon l'agence de presse progouvernementale Anadolu.

Le nombre de civils atteints s'explique par le fait que "l'explosion a eu lieu non loin d'un endroit où plusieurs personnes attendaient un minibus", a précisé Anadolu.

"L'attaque a été commise par un kamikaze qui a fait exploser une camionnette au moyen de 5 tonnes d'explosifs", a affirmé à la mi-journée le Premier ministre Binali Yildirim, déplorant la mort de "dix militaires et huit civils".

La déflagration a été telle qu'un cratère de 10 à 15 mètres de large, et de six à sept mètres de profondeur, s'est formé, selon l'agence Anadolu.

De nombreux débris jonchaient le sol sur les lieux de l'explosion, un blindé et des carcasses de voitures, dont une camionnette éventrée, se trouvaient au milieu d'une route en terre, au beau milieu d'un paysage quasi-désertique dans une vallée montagneuse.

Compte tenu de la violence des images, le Conseil supérieur de l'audiovisuel turc (RTÜK) a interdit aux médias leur diffusion.

La responsabilité de la rébellion kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a été rapidement pointée du doigt dans cette nouvelle attaque.

- Poursuite des combats -

"La Turquie poursuivra avec détermination sa lutte contre les organisations terroristes, qui veulent assombrir l'avenir du pays", a prévenu le Premier ministre Binali Yildirim au cours d'une conférence de presse à Istanbul.

Le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus a dénoncé sur Twitter une attaque "haineuse commise par les terroristes contre les soldats turcs". "La Turquie ne capitulera jamais devant les organisations terroristes", a-t-il ajouté dans un second message.

En riposte à cette nouvelle attaque, l'armée turque a entamé une opération sur la zone pour retrouver les assaillants, a précisé l'armée turque dans des propos rapportés par l'agence de presse Anadolu.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, Washington et l'Union européenne, est engagé depuis 1984 dans une guerre contre l'Etat turc qui a fait plus de 40.000 morts. Après une fragile trêve de deux ans, les combats entre les insurgés et l'armée turque dans le sud-est de la Turquie à majorité kurde ont repris en 2015.

Dans un message mi-septembre, le chef du PKK, Abdullah Öcalan, incarcéré sur l'île-prison d'Imrali au large d'Istanbul, se disait prêt à soumettre "des propositions" à Ankara pour que les combats cessent.

Le fondateur de la rébellion avait appelé l'Etat turc à faire un pas pour "mener à bien les discussions et concrétiser en six mois" une trêve. Un appel resté vain, la Turquie poursuivant ses opérations militaires dans le sud-est et la rébellion ses attaques.

Samedi, un homme et une femme, soupçonnés d'être proches du PKK, ont fait exploser leurs bombes près d'Ankara à l'arrivée de la police venue les arrêter. Seuls les deux kamikazes sont morts dans cette explosion.

L'armée turque a lancé le 24 août une opération militaire, baptisée "Bouclier de l'Euphrate", pour chasser de sa frontière les rebelles kurdes et les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) à qui sont attribués de sanglants attentats en Turquie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.