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Turquie: 18 millions d'écoliers font leur rentrée scolaire, marquée par le limogeage d'enseignants


Lundi 19 septembre 2016 à 09h35

Istanbul, 19 sept 2016 (AFP) — Plus de 18 millions d'écoliers ont repris lundi le chemin de l'école en Turquie, où des dizaines de milliers d'enseignants ont été limogés pour des liens présumés avec les putschistes du 15 juillet ou les rebelles kurdes.

Pour leur premier jour d'école, les élèves se sont vu remettre une brochure "pour le triomphe de la démocratie le 15 juillet et en mémoire des martyrs", un document préparé par les services du ministère turc de l'Education, a conataté un photographe de l'AFP.

Deux vidéos qui montrent des images de la nuit du 15 juillet au cours de laquelle des putschistes ont tenté de renverser le pouvoir, vont être montrées aux élèves, selon le ministère turc de l'Education.

Filmées sur le pont du Bosphore, ces vidéos montrent deux personnes qui "meurent en martyrs" au cours de violences entre militaires putschistes et citoyens turcs descendus dans la rue pour s'opposer à la tentative de coup d'Etat. Une autre vidéo montrant comment "le peuple n'a fait qu'un seul homme pour s'opposer au putsch, son courage et sa détermination dans les rues", avec en fond sonore la voix du président turc Recep Tayyip Erdogan récitant l'hymne national, sera diffusée, a-t-on précisé de même source.

Le ministère a par ailleurs indiqué qu'une "minute de silence en mémoire des martyrs sera observée et qu'une prière pour eux serait récitée dans les cours d'école".

Après la tentative de coup d'Etat avorté, attribué par le pouvoir à la confrérie de l'ex-prédicateur Fethullah Gülen, les autorités turques ont lancé une vaste purge dans tous les corps de l'administration, pour se défaire de l'influence des gülenistes et des soutiens aux rebelles kurdes.

Ainsi, des centaines des dizaines de milliers d'enseignants et de professeurs d'université ont été démis de leurs fonctions, et quelque 20.000 personnes de toutes professions (militaires, magistrats, enseignants ou journalistes, etc), toutes soupçonnées de liens avec la confrérie Gülen, ont été arrêtées.

Il y a quinze jours, le gouvernement turc a en outre suspendu au moins 11.500 enseignants dans un pays qui en compte 850.000, les soupçonnant d'avoir pris part à des activités "en soutien à l'organisation séparatiste terroriste et ses groupes affiliés", dans une allusion aux rebelles kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan).

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.