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Turquie: 12 villageois portés disparus après une explosion attribuée au PKK


Lundi 16 mai 2016 à 18h12

Diyarbakir (Turquie), 16 mai 2016 (AFP) — Les autorités turques cherchaient toujours lundi à identifier les restes présumés d'au moins 12 villageois portés disparus après une gigantesque explosion la semaine dernière attribuée aux rebelles kurdes dans le sud-est de la Turquie, ont rapporté des responsables et des médias locaux.

La déflagration s'est produite jeudi soir après que des villageois eurent tenté de stopper un camion-benne volé par des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et chargé de 15 tonnes d'explosifs, selon l'agence de presse Dogan.

L'explosion, survenue dans le hameau de Dürümlü, près de Diyarbakir, et ressentie dans le centre de cette grande ville du sud-est à majorité kurde, avait fait quatre morts et 23 blessés, selon un premier bilan du gouvernorat de Diyarbakir.

Mais ce bilan pourrait s'alourdir car 12 personnes manquent toujours à l'appel, selon les autorités. Une vaste enquête est en cours et les experts de la police cherchent à identifier les restes retrouvés sur place en croisant leur ADN avec des échantillons prélevés sur des proches des villageois disparus, a indiqué l'agence Dogan.

Signe de la violence du souffle, un cratère profond de quatre à cinq mètres s'est formé à l'entrée de Dürumlü. Un journaliste de l'AFP qui s'est rendu sur place a vu des restes humains éparpillés dans un large rayon. Des villageois lui ont affirmé que 16 personnes avaient disparu, ce qui pourrait comprendre les quatre morts et les 12 disparus.

L'agence de presse Firat, proche du PKK, a affirmé que le camion avait été pris en chasse par des villageois qui ont ouvert le feu pour empêcher sa progression, ce qui aurait déclenché l'explosion du chargement. "Le chargement (du camion) a explosé prématurément", a indiqué de son côté le gouvernorat de Diyarbakir.

Le sud-est de la Turquie vit au rythme des combats quotidiens entre forces de sécurité turques et rebelles kurdes depuis la reprise des hostilités l'été dernier qui a sonné le glas des pourparlers de paix entre Ankara et le PKK. Ce conflit a déjà fait 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.