Page Précédente

Turquie: 12 villageois morts dans une explosion attribuée au PKK la semaine dernière


Lundi 16 mai 2016 à 22h36

Diyarbakir (Turquie), 16 mai 2016 (AFP) — Les autorités turques ont confirmé lundi la mort de 12 villageois portés disparus après une gigantesque explosion la semaine dernière attribuée aux rebelles kurdes dans le sud-est de la Turquie.

La déflagration s'est produite jeudi soir après que des villageois eurent tenté de stopper un camion-benne volé par des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et chargé de 15 tonnes d'explosifs, selon l'agence de presse Dogan.

L'explosion, survenue dans le hameau de Dürümlü, près de Diyarbakir, et ressentie dans le centre de cette grande ville du sud-est en majorité kurde, avait fait quatre morts et 23 blessés, selon un premier bilan du gouvernorat de Diyarbakir.

Mais les autorités ont déclaré lundi que les tests ADN menés sur des restes de corps retrouvés sur place ont permis de confirmer qu'il y avait 12 morts supplémentaires, portant le bilan à 16 morts.

Ces restes seront remis aux familles pour qu'ils puissent être enterrés plus tard cette semaine.

Signe de la violence du souffle, un cratère profond de quatre à cinq mètres s'est formé à l'entrée de Dürumlü. Un journaliste de l'AFP qui s'est rendu sur place a vu des restes humains éparpillés dans un large rayon.

L'agence de presse Firat, proche du PKK, a affirmé que le camion avait été pris en chasse par des villageois qui ont ouvert le feu pour empêcher sa progression, ce qui aurait déclenché l'explosion du chargement. "Le chargement (du camion) a explosé prématurément", a indiqué de son côté le gouvernorat de Diyarbakir.

Le PKK a également présenté ses condoléances aux familles des civils décédés, tout en se dédouanant de toute responsabilité dans leur mort.

Le sud-est de la Turquie vit au rythme des combats quotidiens entre forces de sécurité turques et rebelles kurdes depuis la reprise des hostilités l'été dernier qui a sonné le glas des pourparlers de paix entre Ankara et le PKK. Ce conflit a déjà fait 40.000 morts depuis 1984.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.