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Trois policiers tués lors d'une attaque attribuée au PKK dans le sud-est de la Turquie


Mardi 15 decembre 2015 à 16h44

Diyarbakir (Turquie), 15 déc 2015 (AFP) — Au moins trois policiers turcs ont été tués mardi à Silvan, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, lors d'une attaque attribuée aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a-t-on appris auprès des services de sécurité.

Trois autres policiers ont été blessés lors de l'explosion d'une bombe, actionnée à distance lors du passage de leur véhicule blindé, ont précisé sous couvert de l'anonymat à l'AFP des responsables des services de sécurité.

Après plus de deux ans de cessez-le-feu, d'intenses combats ont repris l'été dernier entre policiers et soldats turcs et le PKK.

Ils ont fait voler en éclats les pourparlers de paix engagés fin 2012 par le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara avec le chef rebelle emprisonné Abdullah Öcalan pour tenter de mettre un terme à un conflit qui a déjà fait plus de 40.000 morts depuis 1984.

Des affrontements ont également éclaté dans plusieurs villes du sud-est entre des jeunes partisans du PKK et les forces spéciales de la police.

Ils ont fait des dizaines de victimes civiles, selon les ONG turques.

Selon leur décompte, plus de 50 couvre-feu ont été imposés dans 17 villes turques depuis la mi-août, affectant plus de 1,3 million d'habitants, les derniers en date dans le quartier de Sur à Diyarbakir, la grande ville du sud-est turc, à Cizre ou à Silopi.

Lundi, deux manifestants ont été tués par balle à Diyarbakir dans des conditions qui restent à éclaircir lors de violentes échauffourées entre la police et des partisans de la cause kurde qui dénonçaient le couvre-feu imposé à Sur.

Plusieurs milliers de personnes ont assisté mardi aux funérailles des deux victimes, âgées de 21 à 25 ans, en présence de la coprésidente du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), Figen Yüksekdag, a constaté un photographe de l'AFP.

Sur la lancée de la victoire de son parti aux législatives du 1er novembre, le président Recep Tayyip Erdogan a réaffirmé sa volonté "d'éradiquer" le PKK.

"Ceux qui croient qu'ils peuvent créer dans notre pays des scènes de chaos équivalentes à celles qui ont cours en Syrie et en Irak, ceux qui veulent propager le feu à travers de la Turquie doivent savoir que les ordres donnés à nos forces de sécurité sont très clairs", a mis en garde mardi le Premier ministre Ahmet Davutoglu.

"Nous ferons tout pour faire de Cizre, de Silopi et de chaque portion de notre patrie une zone de paix, de stabilité et de liberté", a poursuivi M. Davutoglu.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.