Lundi 28 août 2006 à 19h24
ISTANBUL, 28 août 2006 (AFP) — Le secteur vital du tourisme en Turquie a de nouveau été la cible d'une explosion lundi à Antalya (sud), qui a fait trois morts, après une série d'attentats ayant blessé 27 personnes la veille dans une station balnéaire et à Istanbul, et revendiqués par un groupe armé kurde.
L'explosion d'origine indéterminée survenue à Antalya a fait trois morts et 20 blessés, tous Turcs, a affirmé à l'AFP une responsable du gouvernorat d'Antalya, qui a démenti la présence de touristes étrangers parmi les victimes soignées à l'hôpital.
Selon le ministère israélien des Affaires étrangères, "quatre Israéliens membres d'une même famille ont été légèrement blessés dans l'explosion".
Un porte-parole de la police d'Antalya, Akif Aktug, cité par l'agence Anatolie, a indiqué que la déflagration s'était produite en face d'un souk, devant un immeuble de la municipalité, et avait été à l'origine d'un début d'incendie.
Cette explosion est survenue au lendemain d'une série d'attentats dimanche soir, revendiqués par le groupe armée Les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), dans la station touristique méditerranéenne de Marmaris (sud-ouest) et à Istanbul, qui ont fait 27 blessés, dont dix Britanniques.
Sur leur site internet, les TAK ont affirmé lundi avoir commis ces attentats en représailles aux mesures de confinement dont fait l'objet le chef historique des séparatistes kurdes, Abdullah Öcalan.
Öcalan, qui purge une peine de prison à vie à Imrali (nord-ouest), est le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte depuis 1984 pour l'indépendance du Sud-Est anatolien à majorité kurde et considéré par Ankara comme le commanditaire des TAK.
A Marmaris, station balnéaire prisée des Britanniques et des touristes scandinaves, trois explosions quasi simultanées ont fait dimanche soir 21 blessés, dont dix Britanniques, selon le gouverneur local, Temel Koçaklar.
La première déflagration s'est produite à bord d'un minibus sur une des principales artères, bordée de bars et restaurants.
Près de trois quarts d'heure plus tard, une seconde explosion a eu lieu près du port de Marmaris, puis une troisième à proximité d'une zone résidentielle, toutes deux dans des poubelles, sans faire de victime, selon les chaînes de télévision d'information CNN-Türk et NTV.
Dix Britanniques blessés étaient toujours soignés dans deux hôpitaux de Marmaris et ils ont reçu lundi la visite de l'ambassadeur du Royaume-Uni à Ankara, Peter Westmacott.
"La vie de nos ressortissants n'est pas en danger", a déclaré le diplomate, cité par l'agence Anatolie.
Par ailleurs, à Istanbul, l'explosion d'un colis piégé dans la partie européenne de la première ville du pays a fait six blessés, tous turcs et dont aucun n'est dans un état grave, selon Anatolie, citant le chef de la police métropolitaine Celalettin Cerrah.
L'engin placé près d'un bâtiment officiel du quartier populaire de Bagcilar a explosé vers 18H30 GMT, a-t-il dit.
Les Faucons de la liberté du Kurdistan, avaient annoncé en avril leur intention de prendre pour cibles des zones touristiques afin de tarir cette importante source de revenus.
Ils ont déjà revendiqué plusieurs attentats, dont une attaque qui a coûté la vie en juillet 2005 à cinq personnes, dont une adolescente irlandaise et une Britannique, dans la station balnéaire de Kusadasi (ouest).
Le tourisme a généré 18,1 milliards de dollars (14,1 milliards d'euros) de revenus pour la Turquie en 2005. Déjà affecté par d'autres facteurs comme la grippe aviaire, qui a tué quatre personnes en janvier en Turquie, et la crise des caricatures de Mahomet, ce secteur a connu une baisse de 6,4% du nombre de visiteurs étrangers depuis le début de l'année par rapport à 2005, selon les statistiques officielles.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.