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Trois mois de violences en Turquie depuis l'attentat de Suruç


Lundi 26 octobre 2015 à 14h47

Ankara, 26 oct 2015 (AFP) — La Turquie, où sept membres présumés du groupe Etat islamique (EI) et deux policiers ont été tués lundi lors d'une fusillade à Diyarbakir (sud-est), est en proie à de graves violences depuis l'attentat de Suruç, près de la frontière syrienne, le 20 juillet.

--JUILLET 2015--

- 20: la Turquie est rattrapée par le conflit en Syrie qui se déroule depuis plus de quatre ans à ses portes, avec un attentat-suicide à Suruç qui fait 34 morts et une centaine de blessés parmi de jeunes militants de la cause kurde.

Le président Recep Tayyip Erdogan dénonce une "attaque terroriste" que son gouvernement attribue rapidement à l'EI.

- 22: les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) revendiquent le meurtre de deux policiers retrouvés morts à leur domicile dans le sud-est, présentant son opération comme une "action punitive".

- 24: Ankara lance une "guerre contre le terrorisme" en affirmant viser simultanément la guérilla kurde et l'EI en Syrie. Mais les nombreux raids aériens suivants se concentrent surtout sur la guérilla kurde.

Début d'une vague d'arrestations visant des sympathisants du PKK, des membres présumés de l'EI et des militants d'extrême gauche.

- 25: "les conditions du maintien du cessez-le-feu (en vigueur depuis 2013) ont été rompues", affirme la branche armée du PKK.

--AOUT--

- 5: la Turquie rejoint la coalition antijihadiste dirigée par Washington, dont les avions commencent à frapper l'EI en Syrie depuis une base turque.

- 10: dans le sud-est, cinq policiers et un soldat sont tués dans des attaques attribuées au PKK. Un groupe clandestin d'extrême gauche revendique un attentat contre le consulat américain d'Istanbul.

- 19: 8 soldats sont tués dans un attentat à la bombe dans la province de Siirt.

- 21: M. Erdogan constate l'échec des discussions pour la formation d'un gouvernement de coalition et convoque les électeurs pour des législatives anticipées le 1er novembre.

--SEPTEMBRE--

- 7: 16 soldats sont tués dans une embuscade menée dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie.

- 8: L'aviation turque bombarde massivement le PKK en Irak. L'armée fait également une incursion au sol chez son voisin. Quatorze policiers sont tués lors d'une attaque à l'explosif dans l'Est.

- 9: le principal parti prokurde met en garde contre les risques de "guerre civile" après avoir été la cible d'une vague de violences nourries par la reprise des combats entre l'armée et les rebelles.

- 12: le couvre-feu feu est levée dans la ville de Cizre (sud-est) après huit jours de violents combats de rues entre la police et de jeunes Kurdes proches du PKK qui ont tué, selon les ONG, 21 civils.

- 20: le chef de l'Etat réunit plus de 100.000 personnes lors d'une réunion publique géante "contre le terrorisme" à Istanbul.

- 22: les deux ministres prokurdes quittent le gouvernement intérimaire, dénonçant la logique de "guerre du pouvoir".

--OCTOBRE--

- 10: un double attentat-suicide, le plus meurtrier de l'histoire du pays, fait 102 morts et plus de 500 blessés lors d'un rassemblement de militants de gauche et de la cause kurde à Ankara.

Le PKK annonce la suspension de ses opérations armées jusqu'aux élections du 1er novembre, sauf en cas de légitime défense.

Quatre membres présumés de l'EI, présenté comme le "suspect numéro 1" par le Premier ministre Ahmet Davutoglu, ont depuis été inculpés et écroués.

- 18: six soldats et une vingtaine de rebelles kurdes sont tués dans de violents combats dans l'extrême sud-est et l'est de la Turquie.

- 26: à moins d'une semaine des élections législatives, sept membres présumés de l'EI et deux policiers sont tués lors d'une fusillade à Diyarbakir (sud-est), la plus sérieuse survenue sur le sol turc depuis qu'Ankara a rejoint la coalition antijihadiste.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.