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Syrie: Washington refuse d'être "entraîné" dans la guerre civile (Mattis)


Mardi 27 juin 2017 à 16h18

Munich (Allemagne), 27 juin 2017 (AFP) — Les Etats-Unis ne se laisseront pas entraîner contre leur gré dans la guerre civile en Syrie, a affirmé le Secrétaire à la Défense Jim Mattis, alors qu'un chasseur syrien a été récemment abattu par un avion américain.

"Nous refusons simplement de nous laisser entraîner dans les combats de la guerre civile syrienne, nous essayons d'y mettre fin au travers d'efforts diplomatiques", a déclaré Jim Mattis tard lundi soir dans l'avion le menant en Europe pour différentes rencontres.

Il est arrivé mardi matin à Munich en Allemagne, où il doit prononcer un discours mercredi sur les relations transatlantiques, avant de rendre à Bruxelles pour une rencontre de l'Otan.

Les forces américaines dans la région n'ouvriront le feu "que si elles ont affaire à l'ennemi, à l'Etat islamique", a ajouté M. Mattis devant les journalistes l'accompagnant.

Les propos du ministre ont été tenus avant que le porte-parole de la Maison Blanche Sean Spicer accuse le régime syrien de Bachar al-Assad de préparer une nouvelle attaque chimique, laissant planer la menace d'une riposte militaire.

Les forces de la coalition internationale ont récemment abattu un avion militaire syrien, parlant d'une riposte à des frappes sur les Forces démocratiques syriennes, une alliance de combattants antijihadistes arabes et kurdes soutenue par les Etats-Unis.

Cet incident a provoqué des tensions avec la Russie, principal allié avec l'Iran du régime de Bachar al-Assad.

"Si quelqu'un s'en prend à nous, nous bombarde, nous tire dessus, alors nous ferons ce que nous avons à faire, en application du principe d'auto-défense", a estimé M. Mattis.

La coalition internationale est active en Syrie depuis la fin 2014, bombardant des cibles de l'EI et formant des combattants locaux engagés dans des combats au sol contre l'organisation jihadiste.

Mais les succès sur le terrain des troupes du régime syrien, soutenues par Moscou, leur ont permis de s'approcher des zones où opère la coalition.

Le chef du Pentagone a souligné l'importance de maintenir la communication avec la Russie, qui conduit sa propre campagne militaire dans le pays.

Des lignes téléphoniques spéciales entre le centre de commandement des opérations aériennes de la coalition, situé au Qatar, et son équivalent russe doivent permettre un échange d'informations pour éviter des accidents. Elles ont été récemment suspendues par Moscou.

A mesure que la coalition et les troupes de Damas se rapprochent l'une de l'autre, face au recul de l'EI, les choses deviennent toutefois plus risquées.

"Il faut vraiment faire attention avec cela", a dit le Secrétaire à la Défense, "plus vous vous rapprochez, plus cela devient compliqué".

Par ailleurs, M. Mattis a indiqué que les Etats-Unis s'efforceraient de récupérer au moins une partie des équipements militaires fournis aux combattants kurdes qui tentent de reprendre la ville de Raqa, principal bastion de l'EI en Syrie.

"Nus les récupèrerons durant la bataille, nous les réparerons et lorsqu'ils n'auront plus besoin de certaines choses ils les changeront pour des équipements dont ils ont besoin", a élaboré M. Mattis, sans donner davantage de détails.

Washington livre des armes légères, véhicules blindés et armes anti-chars aux milices kurdes syriennes YPG, principale composante des Forces démocratiques syriennes que les Etats-Unis considèrent comme leur allié le plus efficace face à l'EI en Syrie.

Mais cette décision a provoqué la colère d'Ankara, qui considère les YPG comme une organisation terroriste et une menace pour son territoire national.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.