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Syrie: une Soudanaise de l'EI et son bébé remis aux autorités de son pays


Jeudi 20 septembre 2018 à 18h15

Qamichli (Syrie), 20 sept 2018 (AFP) — Les autorités semi-autonomes kurdes en Syrie, qui détiennent des centaines de jihadistes étrangers et leurs familles, ont livré jeudi une Soudanaise accusée d'appartenance au groupe Etat islamique (EI) et son bébé à un diplomate de son pays.

Quelque 520 jihadistes présumés, près de 550 femmes et environ 1.200 enfants, tous étrangers, sont aux mains des forces kurdes dans le nord-est syrien, selon Abdel Karim Omar, haut responsable en charge des affaires étrangères au sein de l'administration semi-autonome.

Ces étrangers, originaires de 44 pays selon lui, constituent un casse-tête pour les autorités kurdes. De nombreux pays occidentaux font preuve de réticence sur ce dossier, leurs opinions publiques étant souvent hostiles à tout rapatriement.

Une Soudanaise "a été arrêtée le 10 janvier 2018 pour appartenance à l'organisation terroriste EI", a souligné M. Omar en conférence de presse, sans plus de détails sur son rôle au sein du groupe ni les circonstances de son interpellation.

Des responsables des autorités semi-autonomes ont décidé de la remettre à l'ambassade de son pays, a-t-il ajouté.

Jeudi, dans la ville de Qamichli (nord-est), la Soudanaise et son bébé d'un mois ont été remis à un diplomate de l'ambassade du Soudan à Damas, a constaté un correspondant de l'AFP.

A quelques exceptions près (Russie et Indonésie), rares sont les pays qui ont demandé à récupérer leurs ressortissants jihadistes présumés détenus par les Kurdes syriens, partenaires de Washington dans la lutte anti-EI.

"C'est un lourd fardeau que nous ne pouvons porter tous seuls", a déploré M. Omar.

Deux Américains accusés d'avoir collaboré avec l'EI en Syrie ont été rapatriés aux États-Unis pour y être jugés, a annoncé Washington en juillet.

Le 13 septembre, les forces kurdes ont annoncé avoir arrêté un Italien soupçonné d'appartenance à l'EI. Par le passé, des Français mais aussi des Britanniques ont également été arrêtés.

"Nous ne jugerons aucun (combattant) de l'EI", a martelé M. Omar, affirmant faire "pression sur les gouvernements (étrangers) pour qu'ils accomplissent leurs devoirs en reprenant leurs citoyens".

L'EI avait connu une montée en puissance fulgurante en 2014 et proclamé un "califat" sur les vastes territoires conquis en Syrie et en Irak.

Mais Washington a mis sur pied une coalition internationale antijihadistes et l'organisation a été laminée sous le coup de multiples offensives menées dans les deux pays par des forces distinctes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.