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Syrie: une coalition kurdo-arabe progresse dans un réduit de l'EI


Lundi 24 decembre 2018 à 18h07

Beyrouth, 24 déc 2018 (AFP) — Une coalition de combattants kurdes et arabes a progressé depuis samedi dans l'ultime réduit du groupe Etat islamique (EI) dans l'est de la Syrie, un fief jihadiste par ailleurs abandonné par des centaines de personnes, a rapporté lundi une ONG.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont lancé en septembre une offensive contre un bastion de l'EI dans la province de Deir Ezzor, non loin de la frontière irakienne, avec le soutien d'une coalition internationale antijihadiste emmenée par les Etats-Unis.

Mercredi, le président Donald Trump a annoncé le retrait des quelque 2.000 militaires américains engagés en Syrie, assurant que l'EI était "en grande partie vaincu". Il a souligné toutefois que ce retrait serait "lent" et "coordonné" avec la Turquie, le voisin de la Syrie.

"Depuis samedi, les FDS ont progressé rapidement face à l'EI", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), précisant que les affrontements se déroulent désormais aux abords des localités de Soussa et Al-Chaafa, encore tenues par les jihadistes.

A la mi-décembre, les FDS s'étaient emparés de Hajine, la plus grande localité dans le bastion de l'EI, selon l'OSDH.

Selon le directeur de l'Observatoire Rami Abdel Rahmane, le principal obstacle pour la progression des FDS reste les mines enfouies par les jihadistes, mais les raids aériens de la coalition internationale se poursuivent sur le secteur.

Dimanche, les forces kurdo-arabes avaient annoncé avoir évacué plus d'un millier de civils des théâtres d'opérations.

M. Abdel Rahmane a fait état de son côté de la fuite depuis dix jours de plus de 5.500 personnes des mêmes secteurs. "Dans leur grande majorité, il s'agit de familles de jihadistes, et il y a des combattants de l'EI qui essayent de se cacher parmi la foule".

Ces déplacés sont transportés par les FDS vers une base militaire où ils sont soumis à des contrôles d'identité, selon le directeur de l'OSDH. Les civils sont transférés vers des camps où ils sont logés, tandis que les combattants sont interpellés.

Pour des analystes, le retrait américain de Syrie laisse le champs libre à la Turquie qui menace d'attaquer les forces kurdes dans le nord syrien. Par le passé, les FDS ont averti qu'un assaut turc affecterait leurs opérations contre l'EI, puisque les combattants seraient redéployés pour défendre leurs régions du nord.

En Syrie et en Irak, l'EI a vu son "califat" auto-proclamé se réduire comme peau de chagrin face à de multiples offensives, après une montée en puissance fulgurante en 2014.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.