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Syrie: tirs de mortier sur une clinique psychiatrique, 14 blessés


Vendredi 19 janvier 2018 à 11h59

Azaz (Syrie), 19 jan 2018 (AFP) — Au moins 14 personnes ont été blessées par des tirs de mortier sur une clinique psychiatrique dans le nord de la Syrie, a rapporté vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), alors que les tensions montent entre combattants kurdes et rebelles.

Selon l'Observatoire, des tirs de mortier ont touché jeudi soir cette clinique dans la localité d'Azaz, située dans la province d'Alep et contrôlée par des rebelles soutenus par la Turquie.

Les tirs provenaient des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par Washington et dominées par les Unités de protection du peuple kurde (YPG, principale milice kurde de Syrie), a ajouté la même source.

Mais, interrogé par l'AFP, le porte-parole des FDS Mustefa Bali a démenti qu'elles soient à l'origine des tirs.

"Le bombardement a blessé au moins 14 personnes, la plupart des patients", a précisé l'OSDH.

La clinique accueille plus de 100 patients. Beaucoup d'entre eux y ont été admis en raison notamment de troubles post-traumatiques liés à la guerre qui fait rage depuis 2011 en Syrie.

Des secouristes ont évacué des patients blessés vers une clinique proche, selon un correspondant de l'AFP sur place. L'un des blessés avait perdu plusieurs doigts.

Un mur extérieur du deuxième étage de la clinique s'est effondré, et à l'intérieur, des lits étaient recouverts de poussière et de débris.

Le bombardement intervient alors que les tensions montent entre les YPG et la Turquie, pays frontalier de la Syrie qui considère la milice kurde comme un groupe "terroriste".

Estimés à 15% de la population syrienne, longtemps opprimés sous le régime de Damas, les Kurdes ont profité de la guerre pour établir une autonomie de facto dans les territoires qu'ils contrôlent, dans le nord et nord-est syrien.

La Turquie craint de voir sa propre communauté kurde développer des ambitions similaires. Ankara a menacé d'attaquer la localité d'Afrine, bastion des YPG situé à 20 km au sud-ouest d'Azaz, le président turc Recep Tayyip Erdogan promettant d'en finir avec les "nids de terroristes" dans le nord de la Syrie.

Le chef des YPG a déclaré lui que ses forces s'engageaient à "nettoyer" la zone du "fléau" turc.

Jeudi, plusieurs milliers de manifestants ont défilé dans les bastions kurdes en Syrie pour dénoncer les menaces du voisin turc contre leur région.

La coalition internationale antijihadistes emmenée par Washington, qui soutient des combattants kurdes, a récemment dévoilé un projet de force frontalière, comprenant les FDS, qui a provoqué la colère d'Ankara.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.