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Syrie: tensions entre les Kurdes et le régime dans le nord-est


Mercredi 16 decembre 2015 à 20h08

Qamichli (Syrie), 16 déc 2015 (AFP) — Des accrochages ont eu lieu mercredi entre des combattants kurdes et des membres des forces pro-régime à Qamichli, dans le nord-est de la Syrie, ont indiqué dans un communiqué les forces de sécurité kurdes.

Les combats sont généralement rares entre les combattants kurdes et les forces pro-régime car ces deux groupes collaborent habituellement dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), très actif dans le nord-est de la Syrie.

Les accrochages ont commencé mardi soir après qu'un membre des services de sécurité du régime en état d'ivresse a ouvert le feu sur un policier de la circulation kurde, ont indiqué les services de sécurité intérieures kurdes, appelés Assayech.

"Nos forces l'ont arrêté ainsi que neuf autres officiers", précise-t-on.

Mercredi matin, quand les Forces de défense nationale (FDN), la principale milice pro-régime, ont arrêté deux membres des Assayech, "il y a eu un accrochage entre les deux parties".

"Un de nos membres a été blessé et nous avons arrêté 11 miliciens pro-régime", ajoutent les Assayech.

Le contrôle de Qamichli est partagé entre le régime et les forces kurdes qui ont créé des "zones d'administration autonome" dans plusieurs parties du nord et du nord-est de la Syrie.

Les troupes syriennes et les combattants kurdes ont coordonné leurs opérations de sécurité dans la province de Hassaké, dont dépend Qamichli, où l'EI a tenté d'avancer.

Mais des tensions ont souvent lieu entre les deux parties en raison de la volonté du régime d'imposer la conscription obligatoire des jeunes, notamment kurdes.

"Récemment, les pratiques autoritaires du gouvernement contre des citoyens désarmés se sont accrues (...) sous le prétexte de recrutement et de conscription", ont indiqué les Assayech.

Les autorités kurdes ont proclamé en 2013 un régime d'autonomie dans les régions qu'elles contrôlent, notamment dans la province de Hassaké.

Le gouvernement syrien et les forces kurdes ont imposé chacun un service militaire obligatoire et des habitants se sont plaints de devoir les faire tous les deux.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au moins trois combattants kurdes ont été arrêtés par les forces du régime et des membres des forces gouvernementales sont détenus par les Assayech.

Le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane a indiqué que le gouverneur de Hassaké, qui est nommé par le régime, avait été détenu brièvement mardi soir par les forces kurdes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.