Page Précédente

Syrie: Philippe insiste sur la "responsabilité très lourde" de la Turquie et des Etats-Unis


Mardi 15 octobre 2019 à 16h36

Paris, 15 oct 2019 (AFP) — Turquie et Etats-Unis portent une "responsabilité très lourde" dans la situation dans le nord-est syrien et plus largement "dans la région", a insisté mardi Edouard Philippe en déplorant des "décisions dévastatrices".

Interpellé à plusieurs reprises à l'Assemblée sur l'offensive lancée par Ankara contre les forces kurdes en Syrie, après l'annonce du retrait militaire américain de la zone, le Premier ministre, exprimant son "indignation", a estimé que ces décisions "sont et seront très lourdes de conséquences".

"La responsabilité de ceux qui ont pris ces décisions sera très lourde dans la région, très lourde dans la façon dont la Turquie de son côté, les Etats-Unis du leur, auront à nouer des relations et à développer des relations avec des pays de la région et au-delà", a insisté M. Philippe.

Selon le Premier ministre, ces décisions "remettent en cause cinq années d'effort de la coalition (internationale, ndlr) dont les Américains étaient le partenaire principal" contre l'Etat islamique (EI). "Nous voyons que le chaos qui a commencé à apparaître va favoriser la résurgence" de l'EI, a-t-il encore déploré.

"Ces décisions sont dévastatrices pour les forces démocratiques syriennes", dont la composante principale sont les Unités de protection du peuple (YPG) kurdes, a encore relevé M. Philippe en saluant "ce que nous leur devons" dans la lutte contre l'EI.

"Dévastatrices pour les populations civiles. Dévastatrices aussi pour la recherche d'une solution politique en Syrie qui s'éloigne un peu plus à chaque avancée de la Turquie", a énuméré M. Philippe.

Les relations avec la Turquie "ne sont pas simples et aucune décision prise par le gouvernement turc ne va les faciliter", a aussi admis le Premier ministre, en appelant toutefois à "maintenir le dialogue".

Interrogé par le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon sur la présence et la sécurité de forces spéciales françaises sur le terrain, le Premier ministre a indiqué qu'il y avait "quelques conseillers civils et militaires français présents dans le nord-est syrien".

"Notre premier objectif c'est de faire en sorte que leur sécurité soit garantie. C'est ce à quoi nous nous attelons", a-t-il fait valoir.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.