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Syrie: pas de progrès sur le retour de jihadistes français (Kurdes)


Vendredi 8 février 2019 à 19h00

Qamichli (Syrie), 8 fév 2019 (AFP) — Des responsables kurdes en Syrie ont affirmé vendredi qu'il n'y avait pas de progrès concernant le rapatriement de dizaines de Français retenus dans le pays en guerre, dont certains sont accusés d'être des jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Malgré sa réticence initiale, Paris s'est résolu à envisager le retour des Français retenus par les forces kurdes en Syrie. Une source proche du dossier à Paris a évoqué le cas de 150 Français, des adultes et 90 mineurs.

Deux responsables de l'administration semi-autonome mise en place par la minorité kurde dans le nord-est syrien ont toutefois indiqué à l'AFP qu'il n'y avait pas de progrès sur ce dossier.

"Aucune instance française n'est entrée en contact avec nous, concernant le transfert des citoyens français, que ce soit les combattants, les enfants ou les femmes", a indiqué à l'AFP Abdel Karim Omar, en charge des Affaires étrangères au sein de l'administration kurde.

"Il n'y a rien de nouveau à ce sujet", a-t-il précisé.

Un autre responsable kurde, Badran Jia Kurdi, a lui aussi confirmé l'absence de progrès dans les négociations.

Les forces kurdes, fer de lance en Syrie de la lutte contre l'EI, retiennent aujourd'hui des centaines d'étrangers, des hommes mais aussi dans des camps des femmes et des enfants.

En France, une source proche du dossier a indiqué que l'hypothèse d'un rapatriement par l'intermédiaire de forces spéciales américaines d'"environ 150" Français détenus en Syrie était "fortement envisagée".

Une alliance de combattants kurdes et arabes, les Forces démocratiques syriennes (FDS), poursuivent actuellement leur offensive contre l'ultime réduit de l'EI dans la province de Deir Ezzor, dans l'est syrien.

Dans ce secteur, des étrangers continuent de fuir les combats. Ils se rendent aux FDS ou sont arrêtés en tentant de se fondre parmi les civils prenant la fuite.

En deux mois, au moins un millier d'étrangers sont arrivés dans le camp de déplacés d'Al-Hol (nord), l'un des deux camps où les familles de jihadistes sont installées.

Cette question des jihadistes étrangers est un véritable casse-tête pour les autorités kurdes, qui refusent de les juger sur place et plaident pour un rapatriement vers leur pays d'origine.

Mais les nations occidentales sont globalement réticentes, même si Washington a appelé récemment à enclencher les retours.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.