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Syrie: les Kurdes décrètent la "mobilisation générale" pour défendre Afrine


Mardi 23 janvier 2018 à 14h29

Beyrouth, 23 jan 2018 (AFP) — Les autorités locales kurdes ont décrété mardi la "mobilisation générale" pour défendre l'enclave d'Afrine, dans le nord-ouest de la Syrie, appelant les civils à "prendre les armes" au quatrième jour de l'offensive lancée par la Turquie.

L'offensive, lancée samedi par l'armée turque avec des rebelles syriens pro-Ankara, vise la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG), considérée par la Turquie comme "terroriste" mais dans le même temps fer de lance de la lutte antijihadistes en Syrie.

"Nous décrétons la mobilisation générale et nous invitons (...) notre peuple à défendre Afrine", ont indiqué dans un communiqué les autorités kurdes du canton de Jaziré, dans le nord-est syrien.

Ce canton est l'un des trois qui forment la "région fédérale", administration semi-autonome proclamée en 2016 par les Kurdes syriens sur les territoires qu'ils contrôlent.

"C'est une invitation pour tous les Kurdes en Syrie à prendre les armes", a précisé à l'AFP un responsable média des YPG à Afrine, Rezan Hedo.

Tous les centres des Forces démocratiques syriennes, coalition de combattants kurdes et arabes syriens dominée par les YPG, "sont prêts à recevoir tous ceux qui veulent défendre Afrine et à leur fournir des armes", a-t-il souligné.

Les réservistes sont appelés à rejoindre leurs centres, a-t-il ajouté.

"Nous plaçons la communauté internationale face à sa responsabilité morale. Nous invitons le Conseil de sécurité (de l'ONU) à adopter une résolution sérieuse et ferme pour empêcher l'agression du gouvernement turc sur Afrine", souligne par ailleurs le communiqué.

Le Conseil de sécurité n'a pas condamné, ni rédigé de déclaration commune concernant l'offensive turque contre une milice kurde pourtant alliée des Etats-Unis, à l'issue d'une réunion lundi.

A la sortie de ces consultations demandées en urgence par Paris, l'ambassadeur de France à l'ONU François Delattre a souligné "la vive préoccupation devant la situation dans le nord de la Syrie avec l'escalade en cours".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.