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Syrie: les affrontements entre la Turquie et les pro-Kurdes sont "inacceptables" (Pentagone)


Lundi 29 août 2016 à 14h43

Washington, 29 août 2016 (AFP) — Les affrontements entre la Turquie et les forces arabo-kurdes soutenues par les Etats-Unis en Syrie sont "inacceptables", a affirmé le Pentagone lundi, appelant toutes les parties à "cesser" les combats.

"Nous suivons de près les informations faisant état de combats (...) entre les forces armées turques, des groupes de l'opposition (pro-Ankara, ndlr) et des unités affiliées aux Forces syriennes démocratiques (FDS)", a annoncé le Pentagone dans un communiqué obtenu par l'AFP.

Le ministère de la Défense américain se réfère aux FDS, une alliance antijihadistes soutenue par les Américains et dominée par les Kurdes mais qui comprend également des combattants arabes.

"Nous voulons clarifier que ces combats sont inacceptables et suscitent notre profonde inquiétude", précise le texte.

Des combats inédits avaient éclaté la semaine dernière entre forces turques et combattants alliés aux Kurdes, quelques jours après le lancement par Ankara d'une opération d'envergure dans le nord syrien, affirmant viser à la fois le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et les forces autonomistes kurdes.

Les combats se concentrent au sud de la ville syrienne de Jarablos, prise mercredi dernier par les rebelles pro-Ankara.

"L'EI n'est pas présent au sud de Jarablos", a fait remarquer le Pentagone.

"Les Etats-Unis ne sont pas impliqués dans ces activités (...) nous ne les soutenons pas", a-t-il encore affirmé, appelant "toutes les parties armées à cesser (le combat)".

Le conflit syrien, qui a fait plus de 290.000 morts depuis son début en mars 2011, a encore gagné en complexité avec l'intervention turque.

Ainsi, Ankara considère les forces kurdes syriennes comme des organisations "terroristes", bien qu'elles soient épaulées, en tant que forces combattant efficacement les jihadistes, par Washington, allié traditionnel de la Turquie.

Ankara a par exemple annoncé dimanche avoir tué 25 "terroristes" kurdes lors de frappes aériennes dans le nord de la Syrie, dans le cadre de l'opération "Bouclier de l'Euphrate" visant officiellement à la fois les milices kurdes et le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Washington est donc contraint à un grand écart, soutenant d'un côté son allié turc, mais aussi les forces kurdes des FDS qui luttent contre l'EI.

"Les FDS ont montré qu'elles étaient une force fiable et compétente. Notre soutien aux FDS dans leur lutte contre le groupe EI est toujours d'actualité, et nous allons continuer à les appuyer. Ils se sont battus et se sont sacrifiés pour essayer de débarrasser la Syrie de ce groupe haineux", a souligné le Pentagone.

"C'est une zone de combats déjà bondée, et nous appelons donc tous les acteurs à se retirer immédiatement et à prendre des mesures appropriées pour cesser les combats", a-t-il encore indiqué.

Comme l'avait demandé le vice-président américain Joe Biden mercredi dernier lors de sa visite à Ankara, le Pentagone a également renouvelé son appel aux Unités de protection du peuple kurde (YPG) en Syrie de reculer à l'est de l'Euphrate.

"Nous avons réitéré notre point de vue selon lequel les YPG doivent retraverser à l'est de l'Euphrate, et nous comprenons que ce mouvement est déjà largement en cours", a noté Washington. "Nous allons continuer à travailler avec nos partenaires sur le terrain pour nous assurer que nos efforts collectifs pour administrer à l'EI une défaite durable soient bien coordonnés et synchronisés", a dit le ministère de la Défense américain.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.