Page Précédente

Syrie: la Turquie redemande le retrait des kurdes, sans confirmer de trêve


Mardi 30 août 2016 à 20h29

Istanbul, 30 août 2016 (AFP) — La Turquie a redemandé mardi un retrait des combattants kurdes à l'est de l'Euphrate, ne confirmant pas l'annonce par les Etats-Unis d'un accord entre forces turques et milices kurdes sur un arrêt des hostilités dans le nord de la Syrie.

Ankara a par ailleurs rejeté comme "inacceptables" les vives critiques formulées la veille par les Etats-Unis sur les affrontements entre les forces turques et les combattants kurdes.

"Notre allié, les Etats-Unis, nous a affirmé avant le début de l'opération pour chasser Daech (acronyme arabe de l'EI) de Minbej, que les éléments du PYD/YPG (ndlr: Parti de l'Union démocratique/Unités de protection du peuple) ne resteront pas à l'ouest de l'Euphrate et nous attendons que cet engagement soit respecté le plus tôt possible", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué en soirée.

Une alliance arabo-kurde constituée notamment des YPG, le bras armé du PYD kurde, a repris début août au groupe Etat islamique (EI) la localité stratégique de Minbej, dans le nord de la Syrie.

Le ministère n'a pas confirmé que la Turquie et les Forces démocratiques syriennes (coalition arabo-kurde dominée par les milices kurdes) avaient accepté d'arrêter les hostilités, comme l'avait affirmé quelques heures plus tôt un porte-parole du Centcom, le commandement militaire américain au Moyen-Orient.

"Les Turcs et les Forces démocratiques syriennes ont ouvert des canaux de discussion avec nous et entre eux dans le but de limiter les hostilités", a déclaré le colonel Thomas, évoquant un accord de principe pour les deux prochains jours.

"Les commentaires d'un responsable américain sur les capacités et les cibles de l'opération +Bouclier de l'Euphrate+ sont inacceptables", a ajouté le ministère turc des Affaires étrangères au sujet de l'opération lancée par les forces turques dans le nord de la Syrie le 24 août.

Lundi, l'émissaire présidentiel américain auprès de la coalition internationale antijihadiste, Brett McGurk, avait qualifié les affrontements entre la Turquie et les forces arabo-kurdes d'"inacceptables", appelant toutes les parties à "cesser" les combats.

L'offensive militaire sans précédent lancée par la Turquie dans le nord de la Syrie vise officiellement aussi bien l'EI que les combattants kurdes des YPG, alliées de Washington dans la lutte contre les jihadistes.

De leur côté, les Etats-Unis cherchent à éviter un embrasement des combats entre deux de leurs alliés cruciaux dans le combat contre l'EI.

Mardi, trois soldats turcs ont été blessés dans des tirs de roquettes contre leur char à Jarablos, a rapporté la télévision turque NTV.

La Turquie, en conflit avec les Kurdes sur son propre territoire, veut empêcher les Kurdes syriens de former une ceinture continue le long de sa frontière avec la Syrie voisine.

Ankara considère les YPG et le PYD comme des organisations "terroristes", bien qu'elles soient épaulées par Washington, allié traditionnel de la Turquie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.