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Syrie: la bataille de Raqa


Mardi 16 octobre 2018 à 10h34

Beyrouth, 16 oct 2018 (AFP) — Rappel des dates-clés de la bataille de Raqa, place forte du groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie durant plus de trois ans avant d'être reprise en octobre 2017 par les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis.

- "Colère de l'Euphrate" -

Le 5 novembre 2016, les FDS, soutenues par la coalition internationale antijihadistes dirigée par Washington, lancent une grande offensive, baptisée "Colère de l'Euphrate", pour prendre la ville de Raqa.

Les FDS, alliance syrienne anti-EI dominée par les Unités de défense du peuple kurde (YPG), comptent 30.000 combattants.

La première phase consiste à isoler Raqa en coupant les principaux axes de communication avec l'extérieur.

- Blindés américains -

Le 31 janvier 2017, les FDS annoncent avoir reçu pour la première fois des véhicules blindés américains, l'administration de Donald Trump leur promettant "plus de soutien".

Début mars, les FDS réussissent, avec le soutien aérien de la coalition, à couper la principale voie de ravitaillement de l'EI entre Raqa et la province de Deir Ezzor qu'il contrôle plus à l'est.

Le 22 mars, Washington dit avoir utilisé des hélicoptères et de l'artillerie pour soutenir une offensive des FDS sur le barrage de Tabqa, une localité-clé pour l'avancée vers Raqa. Pour la première fois, des membres des FDS ont été héliportés derrière les lignes jihadistes.

Le 10 mai, les FDS s'emparent de la ville de Tabqa et de son barrage.

- Assaut sur Raqa -

Le 6 juin, les FDS entrent dans Raqa. C'est le début de la "grande bataille" pour prendre la ville.

Le 18, un avion de chasse américain abat dans la province de Raqa un appareil militaire syrien accusé d'avoir bombardé les FDS. Des affrontements opposent troupes prorégime et FDS au sud de la ville.

Début juillet, l'alliance arabo-kurde pénètre à Raqa par le sud, en traversant le fleuve Euphrate. L'armée américaine indique que des conseillers militaires américains opèrent au coeur de Raqa.

Les civils sont pris au piège dans un "labyrinthe mortel", affirme en août Amnesty International.

- Raqa, libérée de l'EI -

Le 1er septembre, les FDS annoncent avoir chassé l'EI de la vieille ville.

Les forces arabo-kurdes et des forces spéciales américaines "nettoient" les dernières poches où sont retranchés les jihadistes. Mais les "nombreuses mines enfouies" entravent les opérations de ratissage.

Le 3 octobre, au moins 18 civils dont des enfants sont tués dans un raid aérien de la coalition, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), tandis que les derniers jihadistes sont retranchés dans un secteur du centre-ville comprenant notamment l'hôpital.

Le 16, les FDS annoncent avoir "totalement libéré" un tristement célèbre rond-point où l'EI menait ses exécutions. Le 17, les FDS s'emparent des deux dernières positions de l'EI dans la ville.

Le 30 novembre, la coalition annonce que plus de 400 Marines déployés dans la région de Raqa depuis le 15 septembre vont rentrer aux Etats-Unis et ne seront pas remplacés.

- "En ruine" -

Début avril 2018, les Nations unies annoncent avoir conduit leur première mission humanitaire à Raqa, mettant en avant les risques pour les civils qui voudraient y retourner. La ville est parsemée d'engins explosifs, déclare le chef du groupe de travail humanitaire de l'ONU pour la Syrie.

Le 5 juin, Amnesty International affirme que les frappes aériennes menées par la coalition ont tué des centaines de civils et blessé des milliers d'autres, laissant la ville "en ruines". La coalition s'est rendue coupable à Raqa de "violations du droit humanitaire international", selon l'ONG.

En juillet, Human Rights Watch indique que neuf fosses communes au moins ont été retrouvées dans la ville, "chacune contenant des dizaines, si ce n'est des centaines de corps", soulignant la "tâche monumentale" que constitue l'exhumation et l'identification des corps.

Le 12 octobre, Amnesty indique que "80% de la ville est pratiquement en ruine, et cela s'applique aussi bien aux écoles, qu'aux hôpitaux et aux maisons privées".

Le 15, cette ONG accuse la coalition de refuser de reconnaître son implication dans la mort de civils lors de l'offensive.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.