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Syrie/Irak: la coalition dénonce des raids turcs "sans coordination"


Mercredi 26 avril 2017 à 20h51

Washington, 26 avr 2017 (AFP) — La coalition contre le groupe Etat islamique (EI) menée par les Etats-Unis a reproché mercredi à la Turquie de ne pas l'avoir avertie suffisamment à l'avance de ses frappes aériennes sur des positions de combattants kurdes en Syrie et en Irak.

"La notification est intervenue moins d'une heure avant les frappes, ce n'est pas suffisant", a déclaré le porte-parole de la coalition, le colonel américain John Dorrian.

"C'était une notification, certainement pas une coordination, comme on est en droit de l'attendre de la part d'un partenaire et d'un allié dans la lutte contre l'EI", a-t-il ajouté.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les bombardements turcs dans le nord-est de la Syrie ont fait 28 morts et 19 blessés.

Les forces américaines opéraient à moins de 10 kilomètres du lieu d'autres frappes dans le nord de l'Irak où un "nombre important" de combattants peshmerga ont également été tués, a précisé le militaire.

Des contacts diplomatiques ont pris place entre les Etats-Unis et la Turquie suite à ces opérations militaires.

"Nous avons dit aux Turcs que le délai accordé avant ces frappes était insuffisant pour que nous puissions assurer la sécurité de nos forces sur le terrain", a affirmé John Dorrian.

Le département d'Etat américain s'était dit mardi "profondément préoccupé" par ces frappes menées "sans coordination appropriée avec les Etats-Unis ou la coalition" qui combat l'EI en Syrie et en Irak.

La Turquie soutient les rebelles syriens et a lancé l'an dernier une opération terrestre dans le nord de la Syrie, tout en combattant les bases arrières des séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classée "terroriste" par Ankara.

Ces frappes soulignent la complexité des lignes de front en Irak et en Syrie où Washington considère de son côté les Kurdes comme des alliés dans la lutte contre les jihadistes de l'EI.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.