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Syrie: des forces pro-turques prennent une ville stratégique aux Kurdes


Jeudi 8 mars 2018 à 14h51

Jandairis (Syrie), 8 mars 2018 (AFP) — L'armée turque et des rebelles syriens alliés ont pris jeudi le "contrôle total" de la localité stratégique de Jandairis, dans l'enclave syrienne d'Afrine (nord-ouest), cible d'une offensive d'Ankara qui cherche à en chasser une milice kurde, selon une ONG.

"Avec cette avancée, les forces turques ont pris le contrôle des cinq principales localités de l'enclave", selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), et les rebelles alliés à Ankara se trouvent désormais à une dizaine de kilomètres de la principale ville de la région, Afrine.

La Turquie a lancé le 20 janvier une offensive contre Afrine pour en chasser la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), considérée comme un groupe "terroriste" par Ankara.

Cette milice, alliée de Washington, a joué un rôle crucial en Syrie dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Le commandant Abou Saleh, du groupe rebelle Faylaq al-Cham, qui participe à l'offensive turque, a confirmé à un correspondant de l'AFP la prise de la ville.

"Toute la ville de Jandairis a été libérée", a-t-il assuré.

Les rebelles ont hissé leur drapeau sur l'ancien siège de l'administration semi-autonome kurde, a indiqué le correspondant de l'AFP, qui a vu les corps de combattants et combattantes kurdes dans les rues.

La population a fui la ville du fait des violences, a-t-il ajouté.

Depuis le lancement de l'offensive turque, 199 civils, dont 32 enfants, ont été tués dans les bombardements d'Ankara, selon l'OSDH.

Les autorités turques assurent prendre toutes les précautions pour éviter de viser les civils, et disent cibler uniquement les positions militaires.

Mardi, les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition de combattants kurdes (YPG) et arabes soutenue par Washington, ont annoncé le redéploiement à Afrine de quelque 1.700 combattants basés jusque-là dans l'est du pays, où ils luttaient contre l'EI.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.