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Syrie: création d'une branche politique d'un groupe armé rassemblant Kurdes et Arabes


Jeudi 10 decembre 2015 à 09h46

Al-Malikiyah (Syrie), 10 déc 2015 (AFP) — Des groupes kurdes et arabes syriens d'opposition ont annoncé la création du Conseil démocratique syrien, qui sera la branche politique de la coalition militaire en première ligne dans la lutte contre les jihadistes de l'Etat islamique (EI)

Cette annonce a été faite au terme d'une conférence de deux jours à al-Malikiyah dans le nord-est de la Syrie, destinée à l'élaboration d'un scénario de transition politique dans le pays ravagé par plus de 4 ans de guerre.

"Les participants se sont mis d'accord pour la création du Conseil démocratique syrien (CDS), la branche politique des Forces démocratiques syriennes (FDS)", a indiqué le communiqué de la conférence, en référence au groupe armé formé en octobre par des combattants kurdes, des rebelles arabes et des chrétiens syriaques, dans le nord-est du pays.

Ce rendez-vous a rassemblé notamment des membres du Parti de l'Union démocratique kurde (PYD), exclu -comme sa branche armée (YPG)- de la conférence de Ryad qui rassemblait une kyrielle d'opposants syriens et se tenait au même moment.

La Coalition nationale syrienne, principal groupe d'opposition en exil, s'était opposée à la présence du PYD à Ryad au motif qu'ils ne combattent pas le régime et ont combattu contre des rebelles arabes.

Le régime de Bachar al-Assad justement, est considéré par les participants à la conférence d'al-Malikiyah comme en partie responsable de la guerre qui ravage son pays, mais également comme un interlocuteur indispensable à la sortie de crise.

"Si le régime est une partie du problème, il est donc aussi une partie de la solution", a indiqué Sihanuk Dibo, l'un des organisateurs kurdes de la conférence à l'AFP.

Ilham Ahmad, qui fait partie des 42 membres du CDS, a quant à elle insisté sur la nécessité pour le groupe récemment créé d'obtenir "un soutien international et régional" pour mettre fin à la guerre qui a fait plus de 250.000 morts depuis le début du conflit en 2011.

"Nous sommes disposés à négocier avec des forces étrangères pour stopper l'hémorragie de la guerre en Syrie"

Le CDS a par ailleurs assuré sa volonté d'un système politique décentralisé, sans toutefois préciser la forme qu'il prendrait.

Selon M. Dibo, l'avenir de la Syrie "passe par une solution pacifique à travers des pourparlers (avec le régime), la mise en place d'une période transitoire, la tenue d'élections et l'avènement d'une Constitution reconnaissant les droits du peuple kurde".

"Les Kurdes souhaitent une Syrie fédérale mais cette question ne sera résolue qu'avec la mise en place d'une Constitution démocratique", a-t-il ajouté.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.