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Syrie: constitution d'une force militaire arabo-kurde


Lundi 12 octobre 2015 à 11h19

Beyrouth, 12 oct 2015 (AFP) — La principale milice kurde et des groupes rebelles arabes qui combattaient ensemble depuis longtemps ont décidé de formaliser leur alliance au sein d'une coalition qui s'intitule les Forces démocratiques syriennes (FDS).

La constitution de cette alliance survient après la décision de Washington d'abandonner son plan visant à former et à équiper des rebelles pour lutter contre le groupe Etat islamique (EI). Elle pourrait devenir une alternative aux yeux des Etats-Unis pour combattre les jihadistes.

La création des FDS a été annoncée dans un communiqué par le porte-parole des Unités de protection du peuple kurde (YPG).

"Les rapides développements dans les domaines politiques et militaires" en Syrie "nécessitent la constitution d'une force militaire nationale unie pour tous les Syriens, incluant des Kurdes, des Arabes, des Syriaques et tous les autres", explique le texte.

L'alliance inclut des rebelles syriens qui ont soutenu les YPG dans les combats contre l'EI, dont le groupe majoritairement arabe Burkan al-Furat (Le volcan de l'Euphrate). Des groupes représentant des tribus arabes et des chrétiens syriaques y participent également.

Washington a soutenu les YPG dans leur combat contre l'EI dans le nord de la Syrie, où les Kurdes combattent au sol avec le soutien des frappes aériennes menées par la coalition conduite par les États-Unis.

Mais la force grandissante des YPG irrite le voisin turc qui considère cette organisation comme la branche syrienne du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, qu'Ankara qualifie d'organisation terroriste.

En outre les liens solides établis entre Washington et les Kurdes syriens ont suscité du ressentiment parmi les rebelles, qui insistent depuis longtemps, mais en vain, pour obtenir un soutien aérien américains et des armes.

Les YPG ont obtenu des succès dans le nord en chassant l'EI de plusieurs secteurs avec l'appui de Burkan al-Furat. Après la ville frontalière de Kobané en janvier, ils se sont emparés de Tall Abyad , privant l'EI d'une route reliant la Turquie à son fief de Raqa.

Une grande partie de l'opposition regarde les Kurdes avec suspicion en raison de leur attitude prudente depuis le début de soulèvement en mars 2011. En dépit d'années de répression par le régime de Damas, ils ont refusé de prendre les armes contre lui et se sont attachés à constituer une région autonome dans le nord de la Syrie.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.