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Syrie: Au moins 50 miliciens prorégime se rendent aux Kurdes


Jeudi 21 avril 2016 à 16h59

Qamichli (Syrie), 21 avr 2016 (AFP) — Au moins 50 combattants prorégime se sont rendus jeudi aux forces kurdes au cours de violents combats à Qamichli, dans le nord-est de la Syrie, a indiqué à l'AFP une source de sécurité kurde.

"Des combattants loyaux au régime s'étaient réfugiés dans la prison de Qamichli et les forces kurdes leur ont laissé jusqu'à (jeudi) midi pour se rendre. Comme ils ne l'ont pas fait, les Kurdes ont pris d'assaut le bâtiment et les 50 hommes se sont rendus", a expliqué cette source.

Dix membres des Forces de défense nationale (FDN, prorégime), quatre combattants des Assayech (forces de sécurité kurdes) et deux civils, dont un enfant, ont été tués à Qamichli en deux jours d'affrontements entre les forces progouvernementales et kurdes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

La majorité de cette ville de la province de Hassaké (nord-est) est entre les mains des Kurdes mais le régime en contrôle quelques quartiers.

Les combats ont commencé mercredi à la suite d'une dispute entre des combattants prorégime tenant un barrage et une voiture de police kurde, d'après les Kurdes.

Selon un correspondant de l'AFP, des tirs d'armes lourdes étaient entendus jeudi dans toute la ville.

Les forces prorégime ont tiré jeudi des roquettes contre la prison, le siège du Conseil démocratique syrien (organe politique regroupant les Kurdes et des Arabes) et des quartiers résidentiels, d'après la source de sécurité kurde.

Le groupe Etat Islamique (EI) a par ailleurs revendiqué dans un communiqué une attaque suicide jeudi à Qamichli contre des "mécréants", disant qu'elle avait fait plusieurs morts. Selon l'OSDH, une moto piégée a explosé à un point de contrôle des Assayech, sans pouvoir fournir un bilan des victimes.

Les forces kurdes et prorégime ont jusqu'à présent coordonné leur action contre les jihadistes de l'EI dans la province de Hassaké mais les tensions sont grandes entre elles.

Le conflit en Syrie, qui a débuté en 2011 par des manifestations pacifiques réprimées par le régime et a depuis évolué en une guerre complexe impliquant une multitude d'acteurs et des puissances régionales comme internationales, a fait plus de 270.000 morts et contraint plus de la moitié de la population à fuir son foyer.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.