Page Précédente

Syrie: accord entre régime et kurdes après de sanglants combats


Dimanche 24 avril 2016 à 13h02

Beyrouth, 24 avr 2016 (AFP) — Le régime syrien et des représentants kurdes se sont mis d'accord dimanche sur un échange de prisonniers pour consolider la trêve à Qamichli, dans le nord-est de la Syrie, ont affirmé des sources de sécurité.

De violents combats avaient opposé pendant trois jours les forces kurdes et les combattants prorégime dans cette ville de 220.000 habitants, majoritairement kurdes, contrôlée à la fois par les milices kurdes et par l'armée épaulée par des supplétifs.

"Un accord, intervenu dans la nuit pour ramener le calme à Qamichli, comprend un échange de prisonniers", a affirmé à l'AFP une source kurde.

"Il a été décidé de consolider la trêve intervenue vendredi par un échange de prisonniers et de blessés à partir de dimanche", a confirmé une source de sécurité du régime.

L'accord a été conclu à l'aéroport de Qamichli entre représentants du gouvernement et ceux des Unités de protection du peuple kurde (YPG, principale force militaire kurde).

Les combats entre combattants kurdes et miliciens prorégime avaient éclaté mercredi avec un accrochage à un point de contrôle avant de dégénérer avec l'intervention de soldats et membres des YPG.

Les forces Kurdes ont fait état de 17 civils, 10 combattants kurdes et 31 membres prorégime morts dans les combats. Elles détiennent en outre 102 soldats et miliciens prorégime.

Selon une source kurde, l'accord prévoit également la libération par le régime de tous les Kurdes qu'il détient dans la ville avant même le début du conflit en mars 2011. Leur nombre n'a pas été précisé.

Les Kurdes garderont par ailleurs les positions conquises dans la bataille, y compris la prison de la ville.

Les deux parties ont décidé de maintenir des canaux de communication pour régler d'autres questions comme la réduction du nombre des miliciens prorégime à Qamichli.

L'armée et ses supplétifs contrôlent l'aéroport et certains quartiers de Qamichli. Le reste de la province de Hassaké, dans laquelle se trouve Qamichli, est aux mains des YPG qui ont annoncé en mars la création d'une "zone autonome" dans le nord et le nord-est de la Syrie.

Face aux tentatives des jihadistes du groupe État islamique (EI) pour avancer dans la province de Hassaké, régime et Kurdes avaient fait front commun mais les tensions restent vives entre eux.

La guerre en Syrie, déclenchée par une révolte contre le régime, implique une multitude d'acteurs et de puissances régionales comme internationales. Elle a fait en cinq ans plus de 270.000 morts et contraint plus de la moitié de la population à fuir son foyer.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.