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Syrie: 5.000 déplacés depuis le début de l'offensive sur Raqa


Jeudi 10 novembre 2016 à 11h03

Ain Issa (Syrie), 10 nov 2016 (AFP) — Plus de 5.000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile depuis le début de l'offensive de l'alliance kurdo-arabe sur Raqa, "capitale" du groupe Etat Islamique (EI) en Syrie, selon une responsable.

"Jusqu'à présent plus de 5.000 déplacés sont arrivés dans les régions libérées et sécurisées par nos forces. Ils viennent des zones de combats par un couloir ouvert par elles", a affirmé jeudi à l'AFP Jihan Cheikh Ahmad, la porte-parole de l'opération "Colère de l'Euphrate".

Depuis le lancement samedi soir de leur offensive, les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes mais qui comprennent aussi des Arabes et des Turkmènes, avancent depuis le nord dans la région désertique et plate qui entoure Raqa.

Un correspondant de l'AFP a vu jeudi, comme les jours précédents, des dizaines de familles, avec de nombreux enfants, arriver à bord de camions, véhicules et motos dans les alentours d'Aïn Issa, à 50 km au nord de Raqa. Ils transportent avec elles des valises, des matelas, ainsi que des vaches et des moutons.

Les combattants des FDS les stoppent à quelques kilomètres d'Aïn Issa, leur quartier opérationnel, pour vérifier leurs identités et fouiller leurs affaires afin d'éviter toute tentative d'infiltration par les jihadistes.

Les membres de l'EI ont fréquemment recours à la tactique meurtrière consistant à faire sauter des voitures piégées, ce qui suscite la méfiance des FDS.

La province en grande partie désertique de Raqa compte 800.000 habitants, selon le géographe français spécialiste de la Syrie Fabrice Balance.

L'administration regionale a du mal à faire face à cet afflux de déplacés. "Après avoir libéré les civils du joug de Daech (acronyme arabe de l'EI)) et malgré les aides offertes par l'administration autonome kurde et le conseil des FDS, nous avons besoin d'une aide internationale car nos capacités sont limités et il y a pas de camp pour les accueillir alors que l'hiver approche", a souligné Jihan Cheikh Ahmad.

"Certains vont habiter chez des proches et les autres se dirige vers le camp de Mabrouki (dans la province de Hassaké) mais ses capacités sont limités", a-t-elle ajouté.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.