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Syrie: 18 morts dans des affrontements entre Kurdes et forces du régime


Samedi 8 septembre 2018 à 14h51

Qamichli (Syrie), 8 sept 2018 (AFP) — Au moins dix-huit membres des forces du régime syrien et de la police kurde ont péri samedi dans des affrontements entre les deux camps dans la ville de Qamichli (nord-est), selon une ONG et les forces kurdes.

L'échange de tirs a fait onze morts et deux blessés parmi les forces du régime de Bachar al-Assad, et sept morts parmi les policiers kurdes, ont assuré la police kurde (Assayech) ainsi que l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Dans un communiqué, la police des Assayech a indiqué que ses membres ont tiré sur une patrouille militaire du régime. La police kurde a affirmé avoir agi en représailles "à une attaque des combattants de la patrouille (du régime) à l'aide d'armes légères et moyennes".

L'incident a fait "onze morts parmi les combattants du régime et deux blessés", tandis que "sept de nos camarades sont tombés en martyrs", a ajouté la police kurde.

De son côté, le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane a indiqué à l'AFP qu'"un véhicule militaire appartenant aux forces du régime syrien a été arrêté à un barrage tenu par les Assayech". Ces derniers ont alors demandé aux combattants du régime, qui ont refusé, de "descendre" de leur véhicule.

Les Assayech "ont, par conséquent, tiré en direction du véhicule, provoquant des affrontements intenses entre les deux camps, après l'envoi de renforts", a ajouté M. Abdel Rahmane.

Au moins trois véhicules vides et mitraillés appartenant au régime se trouvaient à l'endroit de l'incident, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les derniers affrontements entre les Kurdes et forces du régime remontent à avril 2016, lors d'un incident à un barrage militaire dans la ville. Ils avaient fait des dizaines de morts et de blessés, dont plusieurs civils.

Les Kurdes contrôlent la majorité de la ville de Qamichli, tandis que les forces du régime dominent l'aéroport et la plupart des quartiers arabes.

Tout au long du conflit qui déchire la Syrie depuis 2011, les Kurdes ont adopté une position "neutre" envers le pouvoir et la rébellion.

A la mi-2012, les forces gouvernementales ont toutefois quitté de nombreuses positions dans le nord et l'est du pays, récupérées par les milices kurdes qui y ont instauré une autonomie de facto. La zone contrôlée par les Kurdes s'étend sur près de 30% du territoire syrien, selon l'OSDH.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.