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Syrie: 13.000 civils ont fui Minbej, fief de l'EI, en un mois


Lundi 4 juillet 2016 à 10h49

Beyrouth, 4 juil 2016 (AFP) — Au moins 13.000 civils ont fui Minbej, fief du groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans le nord de la Syrie, depuis le début fin mai d'une offensive lancée par une alliance arabo-kurde soutenue par Washington, selon une ONG.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) avaient réussi à pénétrer dans le-sud-ouest de Minbej le 23 juin, après un siège de près de deux semaines et une offensive lancée fin mai contre cette ville stratégique aux mains de l'EI.

"Au moins 13.000 civils ont fui Minbej depuis le début de l'opération des FDS le 31 mai", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Les départs ont augmenté depuis que les FDS ont réussi à encercler totalement Minbej", le 10 juin, a-t-il souligné, précisant que dimanche "des centaines de personnes avaient fui un quartier sud de la ville où se déroulent de violents combats depuis plusieurs jours".

Avant d'être assiégée, Minbej, qui se trouve dans la province d'Alep, servait aux jihadistes de principal carrefour d'approvisionnement de la frontière turque vers Raqa, leur capitale de facto en Syrie située plus à l'est.

L'offensive des FDS est accompagnée par d'intenses bombardements aériens de la coalition internationale conduite par les États-Unis qui combat l'EI également en Irak.

Les civils quittent la ville par les quartiers sud, où les combattants arabes et kurdes des FDS ont effectué une percée, pour rejoindre les régions récemment libérées de l'emprise des jihadistes, selon M. Abdel Rahmane.

Ils risquent leur vie en traversant des zones de combats, et sont tués par les snipers de l'EI ou les mines plantées par les jihadistes, qui tentent d'empêcher les habitants de quitter la ville, a-t-il souligné.

Les FDS ont organisé le transfert d'une partie des civils vers les camps de déplacés à Kobané, une ville à la frontière turque dans le nord de la province d'Alep, a-t-il précisé.

Les combats sur poursuivent, et sur les fronts sud, nord et ouest de la ville, les FDS ont résisté dimanche à trois assauts donnés par les jihadistes, qui tentent de briser le siège imposé par les combattants arabes et kurdes, selon l'OSDH.

"Daech (acronyme en arabe de l'EI), a lancé des assauts avec des voitures piégées contre plusieurs de nos positions", a précisé à l'AFP un commandant des FDS, précisant que ses hommes ont pu résister à l'offensive, soutenus notamment par les frappes de la coalition internationale qui visaient "les mouvements de l'EI".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.