Mardi 20 juillet 2010 à 13h52
DIYARBAKIR (Turquie), 20 juil 2010 (AFP) — Six soldats turcs ont été tués dans l'attaque d'un poste militaire par des rebelles kurdes, près de la frontière irakienne, une des plus meurtrières depuis le début de l'année, a-t-on appris mardi de sources officielles.
Le poste militaire, installé près de la ville frontalière de Cukurca dans le cadre des renforts envoyés dans la région après une recrudescence des attaques rebelles, a été attaqué durant la nuit par les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), selon des sources militaires.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a confirmé ce bilan et ajouté que 15 soldats avaient été blessés, et un rebelle tué.
"Nous poursuivrons notre lutte contre le terrorisme avec détermination. Nous continuerons sans crainte et sans relâche. Nous ne reculerons pas d'un pas", a-t-il déclaré.
Des opérations de poursuites contre les rebelles étaient en cours mardi, avec l'aide d'hélicoptères, selon les mêmes sources.
Le PKK lance presque quotidiennement des attaques souvent meurtrières contre les forces de sécurité depuis l'annonce en mai par leur leader emprisonné à vie Abdullah Öcalan, qu'il renoncait à ses efforts pour dialoguer avec le gouvernement.
Le gouvernement rejette tout dialogue avec le PKK, qui est considéré comme une organisation terroriste par de nombreux pays.
Des échanges de tirs durant plusieurs heures sont courants ces dernières semaines entre forces de sécurité et rebelles, qui s'infiltrent en Turquie à partir de leurs bases du nord de l'Irak, dans la région autonome kurde irakienne.
Le PKK a également menacé de porter la violence dans les grandes villes.
Le mois dernier, des rebelles turques ont revendiqué un attentat à la bombe qui a tué cinq soldats et une jeune fille, à Istanbul.
L'armée de l'air turque bombarde régulièrement les positions rebelles dans les montagnes irakiennes, avec l'aide du renseignement américain.
Dans une déclaration commune, un rassemblement de 649 organisations non-gouvernementales a appelé à la fin de la violence, des deux côtés, et à l'ouverture d'un dialogue avec les rebelles.
"Un processus de dialogue doit être lancé pour permettre une solution durable et aucune des parties prenantes à ce conflit ne doit être exclue du processus", indique ces organisations.
La récente recrudescence des affrontements survient alors qu'une initiative politique, annoncée l'an dernier par le gouvernement pour octroyer plus de droits à la communauté kurde de Turquie, est en panne.
Elle a été condamnée à la fois par les militants kurdes, qui l'ont jugée dérisoire, et par l'opposition nationaliste, qui a accusé le pouvoir de brader l'unité nationale.
Sous la pression de l'opposition pour mettre un terme à la rébellion, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a annoncé la semaine dernière qu'il envisageait de déployer des soldats de métier spécialement entraînés dans le sud-est du pays, là où opère le PKK.
Le PKK lutte depuis 1984 pour la défense des droits des 12 à 15 millions de Kurdes de Turquie, sur une population de 73 millions. Le conflit a fait au moins 45.000 morts, selon les données officielles.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.