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Référendum d'indépendance: une province disputée par Erbil et Bagdad décide de participer


Mardi 29 août 2017 à 12h54

Kirkouk (Irak), 29 août 2017 (AFP) — Le conseil provincial de Kirkouk, une région disputée entre le Kurdistan irakien et le gouvernement fédéral à Bagdad, a voté mardi en faveur de sa participation au référendum sur l'indépendance de la région autonome prévu le 25 septembre, a indiqué l'un de ses membres à l'AFP.

"Vingt-quatre des 41 membres du conseil ont participé au vote et 22 ont voté pour", a rapporté Hala Nour Eddine, membre du conseil provincial.

Le vote, qui fait débat au sein même du Kurdistan et auquel s'opposent de nombreuses capitales étrangères, a été boycotté par les membres arabes et turkmènes du conseil, a-t-elle précisé.

La province de Kirkouk, qui compte notamment des populations kurde, arabe et turkmène, dépend du gouvernement fédéral de Bagdad. Elle est bordée au nord et à l'est par les provinces kurdes d'Erbil et de Souleimaniyeh, toutes deux dépendantes de la région autonome du Kurdistan irakien.

Le gouverneur de Kirkouk, Najm Eddine Karim, a qualifié devant les journalistes ce vote d'"événement historique".

Bagdad s'oppose fermement au référendum, non contraignant mais qui déclenchera le processus d'indépendance.

Saad al-Hadithi, le porte-parole du Premier ministre irakien Haider al-Abadi, a dénoncé le vote à Kirkouk comme "illégal et anticonstitutionnel". "Nous refusons fermement toute mesure contraire à la Constitution et au droit", a-t-il déclaré à l'AFP. "Les provinces qui n'appartiennent pas à la région autonome (du Kurdistan) ne peuvent pas imposer de décisions sans l'aval du gouvernement fédéral et Kirkouk fait partie de ces régions", a-t-il insisté.

Le référendum est également décrié par la Turquie et l'Iran voisins, qui craignent qu'un tel processus ne fasse tache d'huile chez leur propre minorité kurde.

Parmi les cinq millions de Kurdes irakiens, les avis divergent aussi sur l'opportunité du référendum et plusieurs initiatives ont vu le jour pour réclamer un report de cette consultation.

Washington a appelé à le reporter, estimant que sa tenue pouvait porter préjudice à la lutte contre les jihadistes de l'organisation Etat islamique (EI).

La dispute autour de la province de Kirkouk, qui possède des ressources pétrolières, est l'une des principales raisons, affirment les observateurs, pour laquelle la bataille pour la reprise de Hawija (300 km au nord de Bagdad), l'un des derniers bastions de l'EI en Irak, n'a pas encore été lancée. Le principal enjeu est la question de la participation des combattants kurdes aux côtés des forces fédérales.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.