Page Précédente

Principales destructions du patrimoine syrien depuis le début du conflit


Mardi 1 septembre 2015 à 20h16

Beyrouth, 1 sept 2015 (AFP) — Rappel des principales destructions du riche patrimoine de la Syrie depuis le début du conflit il a plus de quatre ans et qui oppose désormais régime, rebelles, Kurdes et jihadistes.

Selon l'Association pour la protection de l'archéologie syrienne (Apsa), basée en France, "il y a plus de 900 monuments, sites archéologiques touchés, abîmés ou détruits".

Déjà, en décembre 2014, l'ONU indiquait, en se basant sur des images satellitaires, que 300 sites avaient été détruits, endommagés ou pillés.

- PALMYRE -

L'Institut de l'ONU pour la formation et la recherche (Unitar) a déclaré pouvoir "confirmer la destruction du bâtiment principal du temple de Bêl, joyau de la cité antique de Palmyre, ainsi que celle d'une rangée de colonnes qui le jouxte".

Il s'agit du 2e temple détruit par le groupe Etat islamique (EI) en une semaine à Palmyre, après celui de Baalshamin, que les jihadistes ont détruit à l'explosif.

En juillet, l'EI avait déjà détruit la statue du Lion d'Athéna, pièce unique de plus de trois mètres de haut, et transformé le musée en tribunal et en prison.

Située au nord-est de Damas, la cité, inscrite par l'Unesco au Patrimoine mondial de l'Humanité, est tombée fin mai sous le contrôle de l'EI, qui considère les oeuvres religieuses préislamiques comme idolâtres.

Le site portait déjà des stigmates des combats qui avaient opposé en 2013 les rebelles à l'armée. Fin 2014, des images montraient qu'une route avait été ouverte par l'armée à travers la nécropole, endommageant plusieurs tombeaux.

- ALEP -

Depuis 2012, le centre historique d'Alep (nord) est, comme l'ensemble de la ville, divisé entre rebelles et loyalistes. Les forces du régime sont positionnées dans une partie du centre historique et à l'intérieur de la citadelle, stratégique car elle domine le reste de la ville.

En septembre 2012, le souk d'Alep, avec ses boutiques parfois centenaires aux portes de bois, a été partiellement détruit par les flammes.

En avril 2013, le minaret seljoukide de la mosquée des Omeyyades autour de laquelle se sont déroulés de violents combats, s'est effondré. La mosquée, également connue sous le nom de Grande mosquée d'Alep, avait déjà subi d'importants dommages à l'automne 2012.

Les rebelles ont fait exploser à plusieurs reprises des tunnels afin d'aboutir à des positions de l'armée dans la vieille ville. Ils ont ainsi pulvérisé l'historique hôtel Carlton en mai 2014.

En juillet 2015, une section des remparts de la citadelle d'Alep, joyau de l'architecture militaire islamique du Moyen-âge, s'est effondrée après l'explosion d'un tunnel dans la vieille ville. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), c'est le régime ici qui a fait exploser le tunnel "en vue d'empêcher les insurgés de parvenir à une position de l'armée".

- KRAK DES CHEVALIERS -

Cette célèbre citadelle croisée près de Homs (centre), qui avait été transformée en une position rebelle bombardée par le régime, a perdu quelques façades et toitures. C'est surtout la cour basse qui a été la plus touchée.

- MAARET AL-NOOMANE -

Le 20 juin 2015, le plus célèbre musée syrien de mosaïques, situé à Maaret al-Noomane (nord-ouest), tenue par les rebelles, a été gravement endommagé par deux barils d'explosifs largués par l'aviation du régime, selon Apsa.

- RAQA -

A Raqa, bastion de l'EI dans le Nord, une grande partie du mausolée soufi d'Ouwaiss al-Qarani et d'Ammar Ben Yasser a été détruit. Des ONG ont pointé du doigt l'EI qui considère la pensée soufie comme renégate. Les jihadistes y ont aussi détruit deux magnifiques lions assyriens.

Dans la région de Hassaké (nord-est), l'EI a détruit des statues assyriennes du 1er millénaire.

Le groupe a aussi commis des destructions et permis des fouilles clandestines, parfois au bulldozer, sur les sites de Mari, Doura Europos, Apamée, Ajaja (nord-est), et Hamam Turkoman près de Raqa.

Sur le site d'Ebla (nord-ouest), un des plus anciens royaumes de la Syrie antique, des tunnels ont été creusés, selon Apsa.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.