Mercredi 1 août 2007 à 13h32
ANKARA, 1 août 2007 (AFP) — La Turquie a protesté contre l'Autriche auprès de l'OSCE et s'apprête à une démarche similaire à l'Onu pour avoir laissé partir en Irak un rebelle kurde recherché par Ankara, a indiqué mercredi un responsable turc.
"Nous n'avons pas reçu d'explications satisfaisantes de la part de l'Autriche sur cet incident", a indiqué aux journalistes Levent Bilman, porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères.
"Nous nous sommes plaint auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (...) Nous allons aussi déposer bientôt une protestation auprès des Nations unies", a-t-il précisé.
Interrogé pour savoir si Ankara envisageait de réduire le niveau de ses relations diplomatiques et économiques avec Vienne, M. Bilmen a déclaré: "Nous évaluons cette situation".
Au centre de la polémique se trouve Ali Riza Altun, considéré comme l'un des fondateurs et le "trésorier" du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste).
Altun avait été mis en examen en février en France pour des activités terroristes présumées et placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter la région parisienne.
Il s'est rendu ensuite en Autriche où les autorités l'on laissé partir le mois dernier vers le nord de l'Irak malgré un mandat d'arrêt international à son encontre et le fait que le PKK soit classé comme une organisation terroriste par l'Union européenne.
La semaine dernière, le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gül avait fustigé l'Autriche pour avoir laissé filer Altun en Irak, parlant de "grosse erreur, aberrante et inacceptable".
Ankara attend une réponse de Bagdad sur sa demande d'extradition d'Altun, a ajouté M. Bilman.
La Turquie ne supporte plus que les rebelles du PKK continuent à bénéficier d'un sanctuaire dans les zones kurdes du nord de l'Irak et menace d'intervenir militairement.
Plus de 37.000 personnes ont trouvé la mort depuis que le PKK a pris les armes en 1984 avec pour objectif l'indépendance de l'est et du sud-est de la Turquie, dont la population est en majorité kurde.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.