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Pas de calendrier de retrait des soldats turcs d'Irak (responsable turc)


Mercredi 27 février 2008 à 14h19

BAGDAD, 27 fév 2008 (AFP) — La Turquie ne fixera pas de calendrier de retrait de ses soldats en opération dans le nord de l'Irak tant qu'ils n'y auront pas détruit les bases arrière des rebelles kurdes, a déclaré mercredi un haut responsable turc en visite à Bagdad.

"Il n'y aura pas de calendrier de retrait des troupes turques du nord de l'Irak tant que la présence de l'organisation terroriste (le PKK, Parti des travailleurs du Kurdistan, ndlr) n'est pas éliminée", a déclaré Ahmet Davutoglu, le conseiller pour la politique étrangère du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Il s'exprimait lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari.

L'armée turque mène depuis jeudi dernier une opération dans le nord de l'Irak contre les rebelles kurdes du PKK, qui utilisent cette région comme une base arrière pour leurs opérations en Turquie.

"La présence du PKK dans le nord de l'Irak est insupportable pour le gouvernement turc, l'Irak et la communauté internationale", a ajouté M. Davutoglu.

M. Zebari a également condamné le mouvement kurde.

"Nous condamnons le terrorisme. Nous condamnons le PKK, mais en même temps nous condamnons toute violation de la souveraineté de l'Irak", a-t-il dit, en référence à l'incursion turque.

Le gouvernement irakien avait déclaré mardi que "l'action militaire turque unilatérale était inacceptable et qu'elle menaçait les bonnes relations entre les deux pays voisins". Et dimanche, Bagdad avait demandé à Ankara de retirer ses troupes "le plus tôt possible" de la région.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a estimé de son côté mardi que son pays, en lançant cette opération militaire, avait fait usage de son "droit légitime à l'autodéfense" contre les rebelles kurdes.

La Turquie a indiqué qu'elle retirerait ses troupes aussitôt leur mission achevée, mais sans donner d'échéance.

M. Erdogan a fait valoir que la présence du PKK était aussi une menace pour Bagdad et a donné de nouvelles assurances que l'action militaire de la Turquie n'avait pas d'autre but que de combattre les rebelles.

Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, attendu mercredi en Turquie, a annoncé qu'il allait demander aux dirigeants turcs de mettre rapidement un terme à l'opération.

L'incursion turque devra se mesurer "en termes de jours, voire une ou deux semaines. Mais pas en mois", a déclaré M. Gates à des journalistes à New Delhi.

Sur le terrain, l'aviation et l'artillerie ont poursuivi mercredi leurs bombardements tandis que les troupes au sol ratissaient les zones de combat.

Cinq soldats turcs et 77 rebelles kurdes ont été tués lors de combats dans le nord de l'Irak depuis mardi soir, a affirmé mercredi l'état-major de l'armée turque.

Ces nouvelles pertes portent à 230 le nombre de rebelles du PKK tués depuis jeudi, et à 27 dans le camp de l'armée turque, miliciens compris, selon son propre décompte.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.