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Norvège: la Cour suprême valide l'extradition du mollah Krekar


Mercredi 23 novembre 2016 à 11h41

Oslo, 23 nov 2016 (AFP) — La Cour suprême norvégienne a refusé mercredi d'examiner l'appel du mollah Krekar, prédicateur fondamentaliste kurde irakien, validant ainsi une extradition en Italie où il est soupçonné dans une affaire d'"association terroriste".

Réfugié en Norvège depuis 1991, le mollah de 60 ans, de son vrai nom Najumuddin Ahmad Faraj, est suspecté par la police italienne d'avoir dirigé un réseau jihadiste kurde, Rawti Shax, présumé lié à l'organisation État islamique (EI) et qui aurait projeté des attentats en Occident.

Le mollah affirme avoir eu pour seule intention de former un parti politique au Kurdistan irakien.

Il a été arrêté sitôt connue la décision de la Cour suprême en vue d'un placement en détention préventive. "Le motif de cette arrestation est de pouvoir assurer une éventuelle extradition vers l'Italie", a déclaré à l'AFP Martin Bernsen, porte-parole des services de renseignement intérieur (PST).

Après deux décisions de la justice norvégienne autorisant son extradition vers l'Italie, Krekar avait saisi la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire du pays scandinave, qui a refusé d'examiner son recours, ce qui équivaut à valider la procédure d'extradition.

L'avocat du Kurde irakien, Brynjar Meling, a annoncé à l'AFP son intention de saisir le ministère norvégien de la Justice et de porter l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'Homme.

"L'affaire a pris beaucoup de temps dans le système judiciaire et le ministère va maintenant décider aussi vite que possible de donner suite ou non à la demande d'extradition", a commenté le ministre de la Justice, Anders Anundsen, dans un communiqué.

M. Meling a, à plusieurs reprises, accusé la Norvège d'utiliser cette affaire pour se débarrasser d'un personnage encombrant, faute de pouvoir le renvoyer dans son pays.

Krekar a fait plusieurs années de prison dans le pays scandinave dans des affaires de menaces et d'appels au meurtre.

Considéré comme une menace pour la sécurité nationale et figurant sur les listes des personnes terroristes de l'Onu et des États-Unis, il est depuis 2003 sous le coup d'un arrêté d'expulsion qui n'a jamais été exécuté en l'absence de garanties sur son sort en Irak, où il risque la peine de mort.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.