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Merkel parlera de l'état de la démocratie en Turquie avec Erdogan lundi


Vendredi 20 mai 2016 à 13h04

Berlin, 20 mai 2016 (AFP) — Angela Merkel compte évoquer lundi lors d'une rencontre avec le président turc Recep Tayyip Erdogan l'état de la démocratie en Turquie, a annoncé vendredi Steffen Seibert, le porte-parole de la chancelière allemande.

"Pour la stabilité intérieure de toute démocratie, il est important que tous les groupes sociétaux pertinents soient représentés aussi au Parlement. Et l'ensemble de ces questions fera très certainement partie des thèmes que la chancelière abordera avec le président de la Turquie" lundi, a-t-il dit.

Le porte-parole réagissait à l'adoption vendredi du premier article du projet de révision constitutionnelle controversé pour lever l'immunité des députés visés par des procédures judiciaires. Le principal parti prokurde y voit une manoeuvre du gouvernement pour évincer ses élus.

Mme Merkel se rend en Turquie à l'occasion d'un sommet humanitaire de l'ONU lundi en marge duquel elle doit être reçue par M. Erdogan, selon M. Seibert.

"D'une manière générale, la polarisation politique croissante, la polarisation du débat de politique intérieur, nous préoccupe", a dit M. Seibert lors d'un point presse régulier, jugeant "que la liberté d'opinion et d'expression" étaient des conditions de la démocratie et devaient valoir "en particulier pour les représentants élus".

M. Seibert a souligné aussi que les récentes évolutions en Turquie sur ces questions pèseraient aussi sur les négociations d'adhésion à l'UE qui doivent être relancées à la suite d'un accord controversé pour juguler l'afflux des migrants en Europe.

Les récents développements en Turquie "soulèvent en tout cas des questions", a dit M. Seibert, soulignant que les négociations allaient "probablement encore durer pas mal de temps".

"Le gouvernement fédéral va certainement soulever lors de ces négociations les thèmes qui sont particulièrement importants pour lui, comme l'Etat de droit, les libertés de la presse et d'expression, l'état de la démocratie", a souligné M. Seibert.

Ankara est le partenaire clé d'un accord avec l'Union européenne qui a permis de réduire considérablement l'afflux de migrants en Europe depuis début avril.

M. Erdogan a déjà menacé de ne plus respecter ce pacte s'il n'obtenait pas une exemption de visas pour ses concitoyens. Mais l'UE réclame pour cela que la Turquie modifie sa loi antiterroriste, ce que le président turc refuse.

Autre sujet de contentieux à venir entre Ankara et Berlin, la chambre basse du parlement allemand doit voter le 2 juin sur un projet de résolution évoquant le génocide arménien par l'empire Ottoman il y a 101 ans.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.