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Les troupes irakiennes s'avancent vers les champs pétroliers de Kirkouk (Kurdes)


Lundi 16 octobre 2017 à 00h49

Bagdad, 15 oct 2017 (AFP) — les troupes irakiennes faisaient mouvement dans la nuit de dimanche à lundi pour "prendre une base militaire et les champs de pétrole" tenus par les peshmergas dans la province disputée de Kirkouk, a annoncé le Conseil de sécurité du Kurdistan.

Cette avancée survient après trois jours de face-à-face tendu entre troupes irakiennes et peshmergas kurdes et après l'expiration d'un délai supplémentaire accordé à ces derniers pour quitter les zones dont ils ont pris le contrôle en 2014 dans le chaos créé par la percée fulgurante des jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

"Les forces irakiennes et les unités de mobilisation populaire (Hachd al Chaabi) avancent depuis Taza Khormatou, au sud de la ville de Kirkouk, pour une vaste opération avec l'intention d'entrer dans la ville de Kirkouk afin de reprendre la base K1 et les champs de pétrole", a indiqué le Conseil kurde sur Twitter.

Les forces irakiennes de leur côté assurent ne pas désirer entrer à Kirkouk mais vouloir reprendre les positions militaires et les infrastructures qui étaient sous son contrôle avant le retrait de ses troupes face aux jihadistes.

Aux abords de la ville, elles ont appelé par haut-parleurs les peshmergas à se retirer de leurs positions, ont indiqué des sources locales.

Un photographe de l'AFP a vu des colonnes de troupes irakiennes se diriger vers le nord depuis Taza Khormatou.

La base dite "K1" est celle de la 12e division de l'armée irakienne, dont les peshmergas s'étaient emparés en juin 2014 peu après la chute de Mossoul aux mains des jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Elle se trouve près d'une raffinerie au nord-ouest de Kirkouk. Les troupes irakiennes entendent également reprendre l'aéroport mitoyen.

Selon des sources dans la province de Kirkouk, ces sont les unités du contre-terrorisme (CTS) qui se dirigent vers K1 depuis le village de Bachir, au sud-ouest de Kirkouk.

En tout, les troupes avancent sur six fronts alors que la police et ses unités spéciales participent également aux opérations, affirment ces sources. L'armée irakienne est partie depuis Taza Khormatou.

Côté peshmergas, ce sont les forces de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), le parti du président irakien Fouad Massoum, qui se trouvent sur les positions au sud de Kirkouk --où sont les champs pétroliers-- tandis que les forces du Parti démocratique kurde (PDK) du président kurde Massoud Barzani se trouvent au nord.

Les autorités centrales étaient en charge des champs pétroliers de Kirkouk jusqu'à ce qu'en 2008, les Kurdes prennent le contrôle de celui de Khormala. Et en 2014, ils se sont également emparés de ceux de Havana et Bay Hassan.

Les trois champs pétroliers de Kirkouk fournissent 250.000 barils par jour sur les 600.000 b/j de pétrole produits, dont 550.000 b/j sont exportés par le Kurdistan irakien en dépit du refus de Bagdad. Si les Kurdes perdaient ces champs, cela constituerait une perte considérable pour eux alors qu'ils traversent leur pire crise économique.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.