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Les Kurdes syriens pas invités aux négociations d'Astana (représentant kurde)


Mardi 10 janvier 2017 à 14h06

Paris, 10 jan 2017 (AFP) — Les Kurdes syriens ne sont pas invités aux négociations politiques qui doivent se tenir fin janvier au Kazakhstan sous l'égide de la Russie et de la Turquie, a déploré mardi le responsable du "bureau de représentation du Rojava" (nom donné au Kurdistan syrien) à Paris, Khaled Issa.

"Nous ne sommes pas invités à Astana. Il semble qu'il y ait un veto contre notre présence", a déclaré à l'AFP M. Issa, qui est aussi membre du PYD (parti de l'Union démocratique). Le PYD est honni par la Turquie, qui le considère comme un groupe terroriste lié au PKK (parti des travailleurs du Kurdistan), en guerre contre l'Etat turc depuis trente ans.

Des négociations sur la Syrie doivent se tenir fin janvier à Astana sous l'égide de Moscou et d'Ankara, parrains d'un cessez-le-feu général entré en vigueur le 30 décembre sur le territoire syrien, même si de violents combats se poursuivent, notamment près de Damas.

Pour le moment, le flou subsiste sur la date et la liste des invités à ces négociations de paix, censées servir de base à un nouveau processus politique à Genève sous l'égide de l'ONU, prévu en février.

"Il semble que seuls des représentants des groupes armés (de l'insurrection), et pas des représentants politiques (de l'opposition), seront invités à venir négocier avec le régime syrien à Astana", a ajouté M. Issa.

Cette opposition politique, représentée dans le Haut comité pour les négociations (HCN), se réunit pour sa part vendredi à Ryad pour évoquer le processus d'Astana, selon des sources diplomatiques et de l'opposition.

"S'il y a une volonté de solution pacifique en Syrie, on ne peut pas ne pas tenir compte des Kurdes", a insisté M. Issa. "J'espère que nous ne serons pas absents d'une solution internationale", a-t-il ajouté.

En mars, les Kurdes syriens ont proclamé unilatéralement la constitution d'une région fédérale regroupant les territoires qu'ils contrôlent dans le nord de la Syrie.

Toutefois, l'intervention terrestre turque "Bouclier de l'Euphrate" en août en Syrie, le long de sa frontière, a mis un terme à la volonté kurde de relier les territoires qu'elle contrôle dans le nord du pays.

"Nous avons un projet politique: le fédéralisme démocratique pour toute la Syrie. Nous sommes prêts à négocier avec le régime (de Damas), avec des garanties internationales", a ajouté le représentant du PYD.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.