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Les Kurdes n'ont pas bénéficié des munitions américaines (Pentagone)


Samedi 17 octobre 2015 à 00h21

Washington, 16 oct 2015 (AFP) — Les Kurdes syriens n'ont pas bénéficié des munitions parachutées dimanche en Syrie par l'armée américaine à destination de groupes combattant l'Etat islamique, a affirmé vendredi un porte-parole militaire américain.

"Nous sommes très confiants dans le fait que les équipements que nous avons parachutés ont été reçus par les forces de la +coalition arabe syrienne+" destinataire du largage, a déclaré le colonel Patrick Ryder, le porte-parole du commandement des forces américaines au Moyen-Orient.

"Il n'y a pas eu d'autres parachutages pour les Kurdes", a-t-il ajouté.

Le Pentagone ne veut pas révéler les noms des groupes arabes membres de la "coalition arabe syrienne" destinataires des munitions.

Ce silence alimente les suspicions sur la composition de cette "coalition", et sur ses liens avec les milices kurdes du PYD, considéré par Ankara comme le parti "frère" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène la guérilla depuis 1984 sur son territoire.

La Turquie a convoqué mardi les ambassadeurs des Etats-Unis et de la Russie pour les mettre en garde contre toute aide aux combattants kurdes syriens.

Les milices kurdes du PYD ont été le fer de lance d'une reconquête sur le groupe Etat islamique de territoires situés le long de la frontière avec la Turquie, avec un soutien américain, et la participation de groupes arabes locaux.

Les Etats-Unis voudraient que cette reconquête s'oriente désormais vers le sud, et notamment vers Raqa, le fief des jihadistes ultra-radicaux de l'EI dans le nord-est syrien.

Des avions américains ont donc parachuté dimanche 50 tonnes de munitions de petit calibre et des grenades à destination de la "coalition arabe syrienne", qui selon le Pentagone rassemblerait de 4.000 à 5.000 combattants.

Le Pentagone a cherché à entrainer des rebelles syriens, pour disposer d'alliés fiables et bien identifiés capables de se battre contre l'EI.

Mais le programme a tourné au fiasco, ne formant que quelques dizaines de combattants.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.