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Les Kurdes en Syrie multiplient les arrestations arbitraires (Amnesty)


Lundi 7 septembre 2015 à 16h30

Beyrouth, 7 sept 2015 (AFP) — Les autorités kurdes dans le nord de la Syrie multiplient les détentions arbitraires d'opposants et de présumés sympathisants du groupe Etat islamique (EI), et privent les détenus de procès, a dénoncé lundi Amnesty International.

Dans un nouveau rapport, l'ONG indique avoir eu connaissance de plusieurs cas de détentions, sans preuves évidentes, de personnes critiquant le Parti de l'union démocratique kurde (PYD).

"Le PYD ne peut pas se servir de son combat contre le terrorisme comme excuse pour violer les droits des individus qui se trouvent dans la région qu'il contrôle", a déclaré Lama Fakif d'Amnesty.

l'ONG indique avoir interrogé 10 prisonniers dans deux localités au nord-est de la Syrie, qualifiant leurs conditions d'emprisonnement de "correctes" dans des cellules peu surchargées.

Elle déplore toutefois que certaines personnes sont détenues depuis plus d'un an sans procès tandis que celles qui ont été jugées l'ont été dans le cadre de procédures "profondément injustes".

"Les prisonniers sont privés de leur droit les plus élémentaires, comme celui de se défendre, de faire appel à un avocat ou d'avoir accès aux accusations qui pèsent contre eux", a ajouté Amnesty.

Des habitants arabes des régions contrôlées par les autorités kurdes déplorent en outre d'avoir été répertoriés comme proches de l'EI sans preuve aucune. L'un d'entre eux affirme avoir été détenu pendant un mois pour avoir un nom similaire à celui d'une personne recherchée, et un autre pour avoir critiqué le PYD sur Facebook.

Selon Amnesty, les autorités kurdes ont aussi "utilisé la loi de lutte antiterroriste pour poursuivre les groupes kurdes d'opposition au PYD".

Les forces du régimes se sont largement retirées de la zone autonome contrôlée par les Kurdes, qui sont devenus des alliés clés de la coalition menée par les Américains contre l'EI.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.