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Les Français arrêtés en Syrie et Irak doivent être jugés en France


Lundi 8 janvier 2018 à 14h27

Paris, 8 jan 2018 (AFP) — Les Français arrêtés en zone jihadiste en Syrie et en Irak doivent être jugés en France, et non sur place comme l'estime le gouvernement français, a souligné lundi la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH).

Le gouvernement français "vient d'annoncer que les personnes arrêtées par les forces kurdes de Syrie seraient jugées sur place si +les institutions judiciaires sont en capacité d'assurer un procès équitable+", rappelle l'ONG dans un communiqué signé avec la Ligue des droits de l'Homme (LDH) française.

Paris a estimé la semaine dernière que les Français de la nébuleuse jihadiste capturés en Irak et en Syrie devaient être jugés dans ces pays dès que les conditions le permettraient, après que deux Françaises détenues en Syrie lui ont demandé de pouvoir être jugées dans l'Hexagone, avec leurs enfants près d'elles.

Or aucun des Etats ou territoires concernés n'a la "capacité" de leur "assurer un procès équitable", estiment la FIDH et la LDH, que ce soit au Kurdistan syrien qui "n'est pas un Etat et ne dispose pas de système judiciaire", dans le reste de la Syrie "en proie à un conflit meurtrier depuis près de sept ans" et dont le "système judiciaire est entre les mains de Bachar El Assad", ou en Irak "où la peine de mort est toujours en vigueur".

"L'Etat de droit exige, notamment, que chacun puisse être jugé par un tribunal indépendant et impartial où les droits de la défense sont respectés", ajoutent-elles.

D'après une source proche du dossier en France, une quarantaine de jihadistes français adultes, autant d'hommes que de femmes, accompagnés d'une vingtaine d'enfants, ont été arrêtés principalement dans ces deux pays, dont la grande majorité par les forces kurdes en Syrie.

"Ces Français qui, par ailleurs, font, pour la plupart, l'objet de poursuites en France à l'initiative du parquet antiterroriste, doivent effectivement bénéficier d'un procès équitable quels que soient les faits qui leurs sont reprochés", martèlent les deux organisations. "La France ne saurait, quelle que soit la gravité des faits reprochés aux intéressés, s'exonérer de ses obligations en ce domaine".

La FIDH, qui "défend les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels tels que définis dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme", regroupe 184 organisations de défense des droits humains dans 112 pays.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.