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Les FDS, une force arabo-kurde syrienne anti-EI soutenue par Washington


Jeudi 8 juin 2017 à 10h19

Beyrouth, 8 juin 2017 (AFP) — Créées en octobre 2015, les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui ont pénétré cette semaine pour la première fois à Raqa, sont le fer de lance de la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

Principal partenaire en Syrie de la coalition internationale antijihadistes menée par les Etats-Unis, cette alliance arabo-kurde a lancé en novembre 2016 l'offensive pour conquérir Raqa, "capitale" de facto de l'EI dans le nord de la Syrie.

Les FDS sont composées de quelque 30.000 hommes et femmes, dont 25.000 kurdes et 5.000 arabes, tous des Syriens.

Ces forces ont été créées dans un pays déchiré par la guerre depuis 2011, avec pour premier objectif de chasser l'EI du nord syrien.

Avec une nette prédominance des Unités de défense du peuple kurde (YPG), les FDS comptent aussi des Arabes musulmans et chrétiens ainsi que quelques Turkmènes, tous issus des populations présentes dans des régions du nord qui échappent au contrôle du régime.

Avant la création des FDS, les YPG avaient infligé de cuisantes défaites à l'EI, en l'empêchant de prendre les villes de Kobané et Tall Abyad en 2015, à l'ouest de Raqa et près de la frontière turque.

Après avoir lancé en 2014 sa campagne aérienne contre les jihadistes en Irak et en Syrie, les Etats-Unis, à la tête d'une coalition internationale, se sont trouvés confrontés à la nécessité de trouver un allié fiable sur le terrain.

Ils ont dans un premier temps lancé un programme de 500 millions de dollars pour constituer une armée composée de rebelles pour combattre l'EI. Mais le projet a échoué d'autant qu'un des groupes s'était rendu à Al-Qaïda avec son équipement.

Après cet échec, les FDS ont été créées. Ces forces ont reçu une aide conséquente des Etats-Unis, en armement mais aussi en soutien aérien à leurs opérations.

De plus, la Maison Blanche a déployé en Syrie des centaines de militaires, dont des membres des forces spéciales. De hauts responsables américains ont rencontré des commandants des FDS dans le nord syrien.

En mai, Washington a commencé à livrer des armes aux YPG malgré les objections de l'allié turc qui les considère comme une "organisation terroriste" et un prolongement des séparatistes kurdes turcs.

La Turquie veut empêcher que les Kurdes puissent constituer une ceinture autonome le long de sa frontière avec la Syrie.

Elle a lancé une opération de plusieurs mois à l'intérieur de la Syrie en s'appuyant sur des forces rebelles syriennes, qui ont repris Jarablous, bastion de l'EI, et Dabiq, proches de la frontière.

Mais Ankara n'a pas réussi à convaincre Washington de trouver un partenaire alternatif aux FDS pour prendre Raqa.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.