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Le porte-parole d'une milice syrienne "aux mains" d'Ankara (presse)


Vendredi 17 novembre 2017 à 17h18

Istanbul, 17 nov 2017 (AFP) — Une figure importante d'une milice arabo-kurde syrien combattant le groupe Etat islamique (EI) avec l'appui de Washington, mais honni d'Ankara, est "aux mains" des services secrets turcs (MIT), a rapporté vendredi le quotidien turc Hürriyet.

Talal Sello, un porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS), "s'est rendu" cette semaine à des rebelles syriens pro-Ankara et a été transféré dans la province de Gaziantep (sud-est de la Turquie) où il est interrogé par le MIT, selon Hürriyet.

M. Sello a disparu il y a plusieurs jours dans des circonstances troubles, et d'intenses spéculations circulaient à son sujet, certains affirmant qu'il s'était livré à la Turquie, d'autres qu'il avait été capturé.

Dans un communiqué publié jeudi, les FDS, une alliance essentiellement composée des milices kurdes YPG, ont estimé que la "disparition" de M. Sello était "le résultat d'une opération spéciale des renseignements turcs, en collusion avec des membres de sa famille".

Selon ce communiqué, M. Sello "faisait l'objet de beaucoup de pressions et de chantage de la part de l'Etat turc, jusqu'au point où il a reçu des menaces visant ses enfants qui se trouvent en Turquie".

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG qui s'appuie sur un vaste réseau de sources en Syrie, avait affirmé jeudi que M. Sello se trouvait "aux mains des renseignements turcs".

"Il semble qu'il ait été attiré en Turquie par la ruse", a indiqué l'OSDH.

Les FDS sont soutenues par les Etats-Unis et ont été le fer de lance de la prise de Raqa, capitale autoproclamée de l'EI en Syrie.

Mais pour Ankara, cette structure n'est autre qu'un paravent visant à légitimer les YPG, considérées par la Turquie comme une "organisation terroriste".

Le quotidien Hürriyet rapporte vendredi que M. Sello est interrogé par le MIT sur les positions défensives des YPG dans la zone d'Afrine, dans le nord de la Syrie, ainsi que sur ses alliances et son armement.

La Turquie a lancé l'an dernier une offensive dans le nord de la Syrie pour empêcher la jonction des différents territoires contrôlés par les YPG, et répète régulièrement qu'elle a l'intention de lancer ses forces sur Afrine.

"Il nous faut nettoyer Afrine des organisations terroristes", a ainsi déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan vendredi.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.