Samedi 10 juin 2006 à 10h45
DIYARBAKIR (Turquie), 10 juin 2006 (AFP) — Le Parti des Travailleurs du kurdistan (PKK, séparatiste), a appelé samedi les kurdes de Turquie à fuir le service militaire obligatoire alors que deux de ses rebelles ont été abattus dans des heurts avec l'armée dans le sud-est du pays.
Les accrochages se sont produits tôt samedi à Silvan, sous-préfecture de Diyarbakir, la principale province peuplée majoritairement de kurdes du pays, ont annoncé des responsables de la sécurité.
L'un des rebelles est un responsable régional de l'organisation séparatiste.
Par ailleurs, dans un communiqué cité par l'agence pro-kurde Firat qui a son siège en Europe, le PKK a exhorté les kurdes de Turquie à ne pas accomplir leur service militaire.
"Tout jeune patriote kurde doit refuser d'aller faire son service dans ces conditions ou au moins refuser de participer aux opérations" dans le sud-est turc, souligne le document.
Tout Turc est appelé sous les drapeaux à partir de 18 ans pour servir de six à 15 mois selon son niveau d'éducation.
La Turquie ne reconnaît pas le droit à l'objection de conscience, les réfractaires pouvant encourir jusqu'à cinq ans de prison.
C'est souvent lors de leur enrôlement sous les drapeaux que les jeunes kurdes analphabètes provenant des zones défavorisées apprennent à lire et à écrire. Les garnisons sont en outre un lieu où les appelés apprennent un métier qu'ils poursuivent ensuite dans la vie civile.
Les rebelles armés du PKK, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne, ont multiplié ces derniers mois leurs opérations contre les forces de sécurité dans la région.
Le conflit kurde a fait plus de 37.000 morts depuis le début de l'insurrection sanglante du PKK en 1984.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.